Pollution : des zones à faibles émissions (ZFE) en ordre dispersé dans les agglomérations françaises

Publié le 26 octobre 2022 à 10h52 - par

Les zones à faibles émissions (ZFE ou ZFEm) se mettent en place en ordre dispersé, avant leur généralisation, prévue par la loi, le 31 décembre 2024 dans les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants de France métropolitaine.

Pollution : des zones à faibles émissions (ZFE) en ordre dispersé dans les agglomérations françaises

Les zones à faibles émissions (ZFE) concernent d’ores et déjà 11 agglomérations françaises, dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris. Elles visent à interdire progressivement les véhicules les plus polluants.

Les conditions sont variables selon les agglomérations : les périmètres se limitent à l’hypercentre ou englobent la majorité de l’agglomération, le rythme d’application et les aides financières changent, les deux-roues sont concernés ou non.

Un calendrier national de restrictions de circulation des automobiles est prévu pour les villes qui dépassent les seuils européens de qualité de l’air : Crit’Air 5 en 2023, Crit’Air 4 en 2024, Crit’Air 3 en 2025.

Mais les agglomérations qui respectent les seuils de l’OMS, plus exigeants que les valeurs limites européennes actuelles, ou qui « proposent des mesures alternatives d’effet équivalent », pourront déroger à la mise en place d’une ZFE, a précisé le ministère de la Transition écologique.

Paris, Lyon, Marseille

La plus grande ZFE, celle du Grand Paris, concerne les 77 communes entourées par l’A86. Elle restreint la circulation des véhicules catégorisés Crit’Air 5, 4 et non classés (c’est-à-dire les véhicules diesel fabriqués avant 2006, essence avant 1997), du lundi au vendredi de 8h à 20h.

Cette restriction reste théorique pour l’instant, faute de sanctions. Et son durcissement aux véhicules diesel produits jusqu’en 2010 et essence jusqu’en 2005 a été repoussé au 1er juillet 2023.

Les agglomérations de Lyon et Rouen bannissent depuis le 1er septembre les voitures Crit’Air 5, tout comme Marseille, qui prévoit d’effectuer des premiers contrôles début 2023.

Reims interdit aussi son centre-ville et une voie qui le longe aux Crit’Air 5, puis aux Crit’Air 4 à partir du 1er janvier 2023.

Strasbourg, qui disposait déjà d’une « mini ZFE » appliquée aux poids lourds dans l’hypercentre, a interdit les véhicules Crit’Air 5 et les non-classés sur tout le territoire de l’agglomération le 1er janvier. Cette première année y est considérée comme pédagogique : il n’y aura pas de verbalisation avant le 1er janvier 2023, mais des contrôles visant à expliquer la mesure.

La décision la plus radicale, soit l’interdiction des Crit’Air 2 (tous les diesel, et les essence produits avant 2011), devra être prise au plus tard en 2027 pour une application éventuelle en 2028.

L’Eurométropole de Strasbourg a adopté une enveloppe de 50 millions d’euros d’aides, cumulables avec les aides nationales, pour accompagner particuliers et professionnels vers des mobilités alternatives à la voiture individuelle.

Aides diverses

Les aides prévues diffèrent d’ailleurs selon les endroits. Montpellier, qui a interdit les Crit’Air 5 le 1er juillet, mise surtout sur le développement et la gratuité des transports en commun pour les habitants, ainsi que sur une dérogation pour les automobilistes qui roulent moins de 8 000 kilomètres par an.

À Nice, la ZFE est officiellement née le 31 janvier 2022 dans le centre et sur la Promenade des Anglais. Elle ne concerne pour l’instant que les poids lourds polluants. L’extension progressive aux voitures est prévue à partir du 1er janvier 2023.

Toulouse a commencé aussi par bannir les camions, fourgons et fourgonnettes les plus polluants du cœur de l’agglomération. Les voitures et deux-roues certifiés Crit’air 4, 5 et non classés (les véhicules les plus vieux) seront interdits à partir du 1er janvier 2023.

D’autres villes ont choisi de prendre leur temps.

À Lille, les élus avaient voté en 2019 le principe d’une ZFE couvrant 11 communes, mais elle devrait finalement être étendue. Une « étude de préfiguration » est en cours et devra déboucher sur une mise en place en 2024 au plus tard.

À Bordeaux, les consultations ont commencé cette année pour une mise en place entre 2023 et 2024.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2022


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Aménagement des territoires »

Voir toutes les ressources numériques Aménagement des territoires