ZFE : la stratégie de mise en œuvre ne fait pas l’unanimité chez les élus

Publié le 18 janvier 2023 à 15h10 - par

À Toulouse, Lyon, Paris et Strasbourg, l’instauration progressive des zones à faibles émissions (ZFE) préoccupe certains élus locaux. D’ici 2025, cette mesure concernera la plupart des agglomérations de plus de 150 000 habitants. 

ZFE : la stratégie de mise en œuvre ne fait pas l'unanimité chez les élus
© Par Henry Schmitt - stock.adobe.com

Toulouse

Jean-Luc Moudenc, maire de centre-droit, « ne donne aucune instruction à la police municipale » pour verbaliser les automobilistes qui ne sont pas en règle, estimant que l’État doit revoir sa copie, notamment en augmentant les aides financières au changement de véhicule.

Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules Crit’Air 4, 5 et non-classés sont interdits de circulation dans une partie de la métropole.

« Nous demandons au Gouvernement de doubler l’aide de l’État. Le reste à charge, aujourd’hui, même avec le cumul des aides – État, métropole et parfois région – est encore bien trop important pour nos concitoyens les plus modestes », affirme l’élu.

« On a voté le principe d’un pass ZFE, une souplesse qu’on va accorder pendant au moins trois ans, elle permettra à toute personne qui a un véhicule polluant de rentrer dans la ZFE 52 fois par an », précise M. Moudenc.

Lyon

« L’exécutif de la métropole de Lyon souhaite avoir le pied sur l’accélérateur alors qu’il y a un décalage total avec le quotidien des habitants », note le conseiller métropolitain d’opposition Philippe Cochet (LR), maire de Caluire-et-Cuire (Rhône).

À partir du 1er janvier 2024, la métropole de Lyon (1,4 million d’habitants) interdira progressivement les véhicules Crit’air 4 et 3, et souhaite également interdire les Crit’Air 2 au 1er janvier 026 pour n’autoriser que les Crit’Air 1, avec des dérogations possibles jusqu’en 2028.

Le périmètre de la ZFE devrait être aussi étendu en 2024 vers l’Est lyonnais. « Une aberration absolue », selon Christophe Geourjon, conseiller métropolitain et régional d’opposition (UDI), pourtant « favorable à la ZFE ». « Le projet cible à la fois les habitants et les salariés les plus modestes », selon lui.

Paris

Patrice Leclerc (PC), maire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine, 48 000 habitants) est l’un des premiers à avoir émis des réserves sur la ZFE de la grande banlieue parisienne, où les Crit’air 3 devraient être interdits d’ici le 1er juillet 2023.

« La ZFE est nécessaire, surtout que ce sont les milieux populaires qui souffrent le plus de la pollution, mais il faut les aider à prendre ce virage. Sinon, c’est toujours aux mêmes qu’on demande le plus d’efforts », explique l’élu.

Il propose notamment de créer des « ZFEpistes » pour les transports en commun afin de fluidifier le trajet banlieue-centre ville ou encore de multiplier par cinq l’aide financière pour le plan vélo.

Strasbourg

Entrée en vigueur le 1er janvier 2023 dans 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg, la ZFE exclut les Crit’air 5. Thibaud Philipps, maire LR d’Illkirch-Graffenstaden, commune de 26 000 habitants du Bas-Rhin, et vice-président de la région Grand-Est, est l’un des principaux opposants.

S’il n’est pas contre la ZFE, il désapprouve la manière dont elle a été mise en place. Il regrette en particulier le manque de communication et aspire à « un accompagnement sur mesure pour les plus défavorisés, qui ont souvent les véhicules les plus vieux. »

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