Pour des illuminations de Noël plus sobres et moins polluantes

Publié le 22 novembre 2022 à 11h00 - par

À tout juste un mois des fêtes de fin d’année, l’ANPCEN formule des recommandations pour une plus grande sobriété lumineuse et énergétique.

Alors que les Champs Élysées ont inauguré, ce dimanche 20 novembre 2022, leurs traditionnelles illuminations de Noël, l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) interpelle les responsables publics et privés sur la cohérence entre leurs pratiques des décorations lumineuses de fin d’année et nombre de leurs objectifs affichés de sobriété.

Si cette association n’a jamais préconisé de renoncer à toutes décorations lumineuses ponctuelles en fin d’année, elle recommande, en revanche, explicitement de « revenir à des pratiques de bon sens, plus responsables et de ne plus confondre allègrement les enjeux de l’énergie et ceux des émissions de lumières. Nous constatons des excès en nombre, en puissance, en durée, qui sont autant de dérives de cette tradition. Ceci nous amène à recommander, aux acteurs publics et privés, plus de cohérence, en intégrant l’ensemble des gains d’une plus grande sobriété lumineuse et énergétique à ne pas dissocier. »

L’ANPCEN invite donc à adopter, dans l’usage de ces éclairages de fin d’année, une plus grande sobriété lumineuse et énergétique associées, ainsi qu’une approche beaucoup plus globale de leurs coûts et impacts. Pour y parvenir, l’association formule cinq recommandations :

  • Distinguer lumières et énergie. Ne plus multiplier la quantité de lumière artificielle émise, au prétexte que l’on fait ou ferait des économies d’énergie.
  • Adopter une approche vraiment globale des coûts et impacts des décorations lumineuses.
  • Adopter des pratiques de bon sens pour les décorations de fin d’année. L’ANPCEN préconise de privilégier des éclairages ponctuels et limités. Parmi les bonnes pratiques que l’association encourage :
      • Limiter à une période de 3 semaines leur éclairement (par exemple : de mi-décembre au 6 janvier) au lieu de périodes de plus de 2 mois, comme il est trop souvent observé (de début novembre à fin janvier) ;
      • Éteindre les décorations lumineuses à 22h, 23h ou à minuit, au plus tard ;
      • Ne pas multiplier le nombre de ces sources lumineuses additionnelles dans un contexte actuel déjà sur-éclairé ;
      • Réduire leur puissance et leur luminosité ;
      • Éviter les éblouissements et leur émission de lumières intrusives dans les logements ;
      • Bannir toutes les couleurs froides. Choisir des éclairages dont la température de couleur n’excède pas 2 200 K pour privilégier les lumières dorées ou ambrées ;
      • Privilégier des éclairages dont la lumière peut être dirigée vers le sol (chaque fois que possible).
  • Inventer des décorations extérieures sans recours systématique à la lumière artificielle.
  • Intégrer enfin les limites des LEDs. « Le fait de recourir aux LEDs en avançant leur « faible consommation énergétique » ne doit définitivement plus constituer en 2022 un prétexte pour multiplier encore les sources et décors lumineux, ou pour étendre les périodes d’éclairement », insiste l’association.

En complément de ses recommandations, l’ANPCEN cite plusieurs exemples de collectivités vertueuses. Ainsi, 89 communes parmi celles labellisées lors de la dernière édition de « Villes et Villages étoilés », organisée par l’association, déclarent ne pas utiliser de décorations lumineuses cette année. C’est notamment le cas de Veyrac (Haute-Vienne), de Béthune (Pas-de-Calais), de Quimperlé (Finistère) et de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire).

D’autres, à l’image de Limoges, Rouen, Strasbourg, Caen, Bordeaux ou Paris, ont opté pour une réduction de l’amplitude horaire d’éclairement. D’autres encore ont décidé de réduire la période des illuminations de Noël. Une semaine de moins à Strasbourg ; idem pour « la plus belle avenue du monde » ; 15 jours en moins à Bouguenais (Loire-Atlantique) ; à Lille, les décorations lumineuses ne s’allumeront qu’à partir du 6 décembre 2022 et l’extinction des feux interviendra dès le 1er janvier 2023 !

Dernier exemple : à Saint-Dié, dans les Vosges, le concours communal des illuminations de Noël est remplacé par un concours des décorations de Noël « durable et nature ». Celui-ci est « basé essentiellement sur la sobriété énergétique, la qualité de créativité écoresponsable et la préservation de l’environnement ». Particuliers et commerçants sont invités à concourir « en décorant leur maison, leur(s) balcon(s) et leur(s) vitrine(s) pendant les fêtes de fin d’année » tout « en minimisant les éclairages », stipule le règlement.


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