Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) devrait célébrer, ce samedi 25 janver 2025, la 2e Journée nationale contre le sexisme, inaugurée l’an dernier autour de Gabriel Attal, alors Premier ministre. En prélude, le HCE a publié, le 22 janvier 2025, son rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France. Basée sur le Baromètre Sexisme produit en collaboration avec l’institut Toluna Harris Interactive, cette 7e édition intitulée « À l’heure de la polarisation » met en lumière deux constats jugés « inquiétants » par le Haut Conseil à l’Égalité :
- une polarisation sociale autour des enjeux d’égalité de genre, notamment dans les médias et les discours politiques ;
- des inégalités sociales et économiques très nettement persistantes.
Les discours sexistes et masculinistes ont gagné en visibilité, notamment dans les médias et les discours politiques, constate le HCE. Et, si les enjeux d’inégalités sont de plus en plus traités dans les médias, « les femmes restent invisibilisées et les propos sexistes trop coutumiers, trop peu contrôlés et trop peu contredits », dénonce-t-il. En parallèle, le procès des viols de Mazan a bousculé la société, entre prise de conscience accrue du sexisme systémique, d’un côté, et la lente introspection masculine, de l’autre. « Les violences sexistes et sexuelles perdurent et sont même déclarées en hausse, et le travail, la politique et la vie de famille restent les sphères privilégiées de ce sexisme », se désole le HCE.
Résultat, selon le rapport, 94 % de femmes de 15 à 24 ans estiment qu’il est plus difficile d’être une femme aujourd’hui. C’est 14 points de plus qu’en 2023 ! Seuls les deux tiers (67 %) des hommes de 15-24 ans le pensent (+ 8 %). « Pire, 13 % des hommes pensent qu’il est plus difficile d’être un homme qu’une femme », rapporte le Haut Conseil à l’Égalité. Toutefois, plus de 9 Français sur 10 considèrent que les hommes ont un rôle à jouer dans la prévention et la lutte contre le sexisme.
Le HCE soutient donc « des solutions plébiscitées par les Français ». À savoir :
- L’éducation à l’égalité est jugée prioritaire par la quasi-totalité des Français. 9 sur 10 se disent favorables à l’instauration de cours à l’éducation à la vie affective et sexuelle. Cette mesure est même perçue comme la plus efficace contre le sexisme pour 7 Français sur 10.
- La réforme du congé paternité/parental est une attente forte en matière de justice sociale et d’égalité, réclamée par 7 Français sur 10.
- Une action résolue pour une plus grande mixité et parité dans le monde professionnel, dans la formation des jeunes d’abord, puis dans le monde du travail ensuite.
- Des pouvoirs publics qui doivent passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultat, notamment avec la mise en place de budgets sensibles au genre et l’adoption de critères d’« égaconditionnalité » dans l’ensemble des aides et financements publics.
- Un engagement plus important des hommes dans la lutte contre le sexisme : 8 Français sur 10 estiment qu’il existe une tolérance trop importante vis-à-vis des actes et propos sexistes.
« Les femmes sont plus féministes et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes. Les Français attendent que les responsables politiques agissent contre le sexisme, notamment en instaurant enfin les cours à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qu’ils plébiscitent largement », conclut Bérangère Couillard, présidente du Haut Conseil à l’Égalité.