En ZEP, les familles moins armées pour répondre aux exigences scolaires selon une enquête

Publié le 25 septembre 2014 à 0h00 - par

Les familles dont les enfants sont scolarisés en zone d’éducation prioritaire sont moins armées pour répondre aux exigences de l’école que les autres, selon le baromètre annuel Trajectoires/Afev publié à l’occasion de la 7e Journée du refus de l’échec scolaire.

En ZEP, les familles moins armées pour répondre aux exigences scolaires selon une enquête

Les écoliers scolarisés en ZEP sont 41,5 % à ne jamais bénéficier de l’aide de leurs parents pour les devoirs, contre 28,5 % chez les enfants de milieux plus favorisés, révèle l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), qui regroupe plus de 7 000 étudiants apportant un soutien scolaire à autant d’enfants ou jeunes dans les quartiers populaires. Tous les ans, elle prend le pouls du rapport à l’école des enfants de milieux défavorisés. Cette année, elle a aussi comparé leurs réponses avec celles d’enfants de quartiers plus favorisés, interrogeant au total 633 enfants en CM1 et CM2, entre mai et juin 2014.

Les enfants de ZEP dorment moins et sont moins nombreux à prendre un petit déjeuner avant d’aller à l’école. Ce mode de vie « diminue leurs capacités d’attention et de concentration à l’école », ils sont « dans des conditions d’apprentissage moins favorables », rapporte l’enquête. Dans les quartiers plus favorisés, 71,5 % des enfants se couchent avant ou aux alentours de 21H00 s’il y a école le lendemain, mais en zone d’éducation prioritaire, 49 % s’endorment après 22H00 dont 28 % vers 23H00 ou plus tard. L’utilisation des écrans participe à ce coucher tardif : deux tiers (63 %) des enfants de ZEP ont une télévision dans leur chambre, contre un quart (27,5 %) des autres enfants. Concernant le petit déjeuner, 54 % des enfants de ZEP le prennent systématiquement (82 % dans les milieux plus favorisés), 33 % certains matins, 13 % jamais. Les écoliers de ZEP se sentent plutôt comme les autres à l’école. Ils disent y apprendre des choses intéressantes dans les mêmes proportions (62 %).

Ils sont plus optimistes sur leurs perspectives d’avenir au collège : 50 % pensent y réussir (35 % chez les autres écoliers), alors qu’ils sont moins nombreux à comprendre ce qui leur est demandé en classe. « Ils n’ont pas forcément d’idée précise du fonctionnement du collège, des changements qu’il implique », du « niveau d’exigence requis », rapporte l’enquête. Le passage entre le CM2 et la 6e constitue une « coupure extrêmement forte, violente et non nécessaire », estime Christophe Paris, directeur général de l’Afev. Le chantier de la réforme du collège, attendu l’année dernière, n’a toujours pas été lancé.

Côté loisirs, les enfants de ZEP regardent la télévision, voient des amis et leur famille dans les mêmes proportions que les autres écoliers. Ils visitent moins des lieux culturels (35 % contre 76 %) ou assistent moins à des spectacles (59 % contre 81 %) que les autres enfants. Ils fréquentent davantage les centres commerciaux et les enseignes de restauration rapide.

Ils partent moins en vacances et vont davantage au centre aéré. Ils pratiquent moins que les autres une activité sportive ou culturelle.

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