Les maires d’outre-mer relaient « désespérance » ou « espoirs déçus » sur leur territoire

Publié le 19 novembre 2013 à 0h00 - par

Les maires d’outre-mer ont déploré lundi 18 novembre à Paris la réduction des dotations de l’État pour 2014 et 2015, certains parlant de « désespérance » ou d' »espoirs déçus » de leurs administrés, un pessimisme que s’est efforcé de combattre leur ministre Victorin Lurel.

Accueillis par la première adjointe au maire de la capitale, Anne Hidalgo (PS), les présidents des associations des maires de sept collectivités d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Mayotte, La Réunion, Guyane, Guadeloupe, Martinique) ont exprimé leurs doléances à l’Hôtel de Ville pour la première journée du Congrès annuel des maires, consacrée à l’outre-mer.

Rappelant les émeutes contre la vie chère aux Antilles françaises il y a bientôt quatre ans, le président des élus martiniquais Maurice Bonte a prévenu que « la situation de février 2009 peut réapparaître si nous ne nous efforçons pas de désamorcer » les tensions, dans « un contexte économique et social extrêmement dégradé et tendu ».

Son collègue de Guadeloupe, René Noël, a livré son « sentiment qu’on nous demande de faire toujours plus avec toujours moins de moyens » car « les dotations ne cessent de diminuer » depuis leur gel décrété en 2009.  

Parlant de « désespérance de la population, particulièrement des jeunes », y compris les « sur-diplômés », qui ne trouvent pas de travail, il a déclaré que « les nombreux problèmes soulevés par la crise de 2009 n’ont pas trouvé de solution ».

Au nom des élus réunionnais, Roland Robert a posé le même constat, évoquant « des situations de grande détresse » avec un taux de chômage de 35 %, « le plus élevé de France ». En Guyane, « des espoirs déçus se sont exprimés avec force », encore ces dernières semaines dans le conflit autour du pôle universitaire, a rappelé le chef de file des élus de ce département, Jean-Pierre Théodore Roumillac.

La présidente de l’association des maires de Nouvelle-Calédonie, Ghislaine Arlie, a regretté que « les dotations de l’État diminuent » et que « des mesures grèvent les finances communales ». Mais, comme eux, elle n’a pas attaqué frontalement le gouvernement. « Soyons courageux pour trouver ensemble des solutions », a-t-elle dit.

Clôturant cette journée avec le  maire de Paris Bertrand Delanoë (PS), le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a choisi un ton offensif pour souligner que « l’État tient ses engagements de prioriser les outre-mer, alors que de nombreuses missions gouvernementales sont soumises à de plus grands efforts encore » de « rigueur de gestion ».

Entre autres, il a rappelé « le rattrapage budgétaire, qui a permis aux crédits de progresser de 5 % en 2013 et de 20 millions d’euros encore en 2014 », et l’adoption au Parlement de la loi sur « la régulation économique » pour lutter « contre la vie chère ». Sur les 100 000 contrats d’avenir destinés aux jeunes, « 9 000, représentant presque 10 % du total national » ont été réservés à l’outre-mer, a fait valoir le ministre.

« L’État joue pleinement son rôle aux côtés des élus locaux pour rattraper les retards de développement des territoires », a-t-il assuré.
 

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