« On n’imagine pas que les élus tombent en panne », mais « si nous ne prenons garde (…) le risque est grand, mais vraiment très grand, qu’une panne des maires » entraîne un « crash démocratique et même un black-out terrible », a déclaré Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France (APVF), réunie en congrès à Amboise (Indre-et-Loire).
Il faisait notamment référence à l’« inflation débridée » des textes normatifs qui pèse selon lui sur les élus et les empêche d’agir, aux transferts de compétences de l’État non financés, aux suppressions d’impôts insuffisamment compensés et aux répercussions des différentes crises qui touchent le pays. Et « s’il y a un black-out territorial, à l’échelle des citoyens, des administrés, nous courons à la catastrophe », a-t-il ajouté devant le président LR du Sénat, Gérard Larcher.
Dressant un état des lieux sombre de l’accès au logement dans les petites villes (2 500 à 25 000 habitants), avec « 25 % des jeunes couples qui décident de ne pas avoir d’enfant faute de logement plus grand », il a également décrit un « nomadisme médical », qui oblige de plus en plus d’administrés à faire « 50 à 80 kilomètres pour trouver un médecin ».
Revenant sur le résultat des dernières élections, il a estimé que la colère était « en train de s’enraciner ».
« C’est une nouvelle fois dans les territoires qui souffrent le plus des conséquences de la disparition des services publics (…) ou encore du sentiment de relégation que le vote populiste s’est exprimé avec le plus de force », souligne l’APVF dans sa résolution finale.
L’APVF, première des associations d’élus à organiser son congrès avant la présentation du projet de loi de finances, appelle par ailleurs le gouvernement à ne pas réduire les moyens financiers des collectivités, notamment pour répondre au défi de la transition écologique.
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