« Les communes… Heureusement ! ». C’est le slogan choisi par l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) pour sa nouvelle campagne nationale de sensibilisation du grand public sur les communes et leur rôle essentiel, lancée le 17 septembre 2024. Accusés à tort, selon l’association, d’être responsables de la dégradation des comptes publics, les maires et présidents d’intercommunalité veulent être respectés « car les communes sont, plus que jamais, un pôle de stabilité et un repère pour les Français. » L’AMF pose les principes fondamentaux qui doivent, selon elle, guider les relations entre l’État et les collectivités, et attire l’attention des pouvoirs publics sur plusieurs dossiers prioritaires.
- Pour une réelle décentralisation : L’AMF appelle à « la concrétisation d’une réelle décentralisation. » Pour elle, le principe de subsidiarité doit enfin être respecté. L’association se tient à la disposition du nouveau gouvernement et du Parlement pour y travailler.
- Finances locales : alors que se prépare le budget pour 2025, l’AMF insiste sur le fait que « les collectivités ne sont pas à l’origine du déficit public colossal et de la dette. » Restreindre leurs dépenses ou leurs recettes ne résoudra pas le déséquilibre des comptes publics et pourrait même porter atteinte aux recettes de l’État et à la croissance, en raison du poids des investissements locaux dans l’investissement public (plus de 70 %), rappelle-t-elle.
- La sécurité : autre préoccupation majeure des maires.
- La situation alarmante des Outremers.
- Améliorer les conditions d’exercice des mandats locaux : « L’amélioration des conditions d’exercice des mandats locaux reste une nécessité », plaide l’AMF. Pour faciliter l’engagement local des citoyens, l’association avait travaillé avec le Sénat et le gouvernement sur un ensemble de mesures, « qui devra être repris par le législateur pour aboutir d’ici la fin de l’année, comme l’exécutif s’y était engagé. »
- « Zéro artificialisation nette », une autre source d’inquiétude : Les délais prévus par la loi ne pourront pas être tenus et la mise en œuvre du dispositif génère déjà de nombreuses difficultés, pointe l’AMF cet été. Sans remettre en cause l’objectif de lutte contre l’artificialisation, l’association demande « un arrêt immédiat des obligations inapplicables et travaille sur une nouvelle méthode, qui prenne en compte la capacité contributive de chaque commune et respecte leur compétence. »
- La situation des Ehpad : « Il convient en urgence de répondre aux situations les plus critiques », l’AMF plaidant pour que les établissements municipaux qui n’ont pas perçu d’aides exceptionnelles puissent en bénéficier. Face aux défis du vieillissement, l’association réclame « une politique nationale à destination des personnes âgées s’appuyant sur des financements dédiés, et non sur les budgets communaux, aujourd’hui contraints. »
- Le logement : « La crise de l’offre de logements reste au cœur des préoccupations prioritaires des maires », ajoute l’AMF. Elle a proposé un ensemble de mesures « pour libérer l’acte de construire » et appelle le gouvernement et le Parlement à s’en saisir.
Jusqu’au 106e Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France, la campagne de l’AMF va se dérouler selon le calendrier suivant.
- 24 septembre au 18 novembre 2024 : Campagne nationale de communication digitale diffusée sur les sites web d’éditeurs, ainsi que les réseaux sociaux ;
- 21 octobre au 18 novembre 2024 : Diffusion d’un spot de 15 secondes sur les chaînes du groupe TF1+ ;
- 4 au 18 novembre 2024 : Campagne de sponsoring de la météo sur BFM TV, avec la diffusion d’un spot de 8 secondes.
Le fil rouge qui permettra de coordonner l’ensemble des différents messages et actions sera le hashtag #MaCommuneHeureusement, « qui est, à la fois, l’expression de l’engagement démocratique et républicain des maires et constitue le cadre d’un dialogue apaisé entre l’État, les communes et les Français », conclut l’AMF.