L’association « TUC (travaux d’utilité collective), les oubliés de la retraite » qui a déposé en juin un recours au Conseil d’État pour que les décrets d’application de la réforme de 2023 soient revus, interpelle les nouveaux députés pour leur expliquer un problème qu’elle croyait résolu au moment de la réforme des retraites.
Désormais, les anciens TUC et autres contrats aidés (stage d’initiation à la vie professionnelle et stages jeunes volontaires…) peuvent comptabiliser leurs trimestres passés sous ce statut pour l’atteinte du seuil fatidique qui ouvre les droits à la retraite (172 trimestres désormais). Une avancée de la réforme 2023.
Mais la promesse d’Élisabeth Borne de « réparer l’injustice » à leur égard n’a été que partiellement tenue, juge l’association.
En effet les décrets d’application de la réforme ne permettent pas de comptabiliser ces trimestres travaillés au profit du dispositif « carrières longues ».
Un ancien TUC, même s’il a atteint le nombre de trimestres exigé pour l’ouverture des droits à la retraite (172) grâce à ses anciens contrats aidés, ne peut pas les faire valoir pour partir avant l’âge légal de 64 ans. Or « 70 % des TUC ont fait des stages entre 16 et 20 ans », et pourraient bénéficier d’un départ anticipé, explique Yves Coussement, trésorier de « TUC, les oubliés de la retraite ».
« D’un côté on reconnait les TUC comme un travail effectif » mais « de l’autre côté on ne leur reconnait pas les mêmes droits » que des personnes ayant eu des congés maternités ou des périodes de chômage, pris en compte pour la carrière longue, regrette-t-il.
Créés par le gouvernement Fabius en 1984 à destination des jeunes de 16-21 ans sans activité ni formation, ou des 22-25 ans inscrits à l’ANPE, ancêtre de France Travail, les TUC sont emblématiques des efforts pour endiguer la flambée du chômage des années 1980.
Les « tucistes » se voyaient proposer des missions de quelques mois dans des services publics ou associations. Le système a suscité son lot de dérives côté employeurs.
Quant à l’État, il a économisé sur les cotisations retraite en considérant les jeunes comme des stagiaires de la formation professionnelle, alors que la plupart des personnes concernées n’ont pas reçu de formation.
Selon « TUC, les oubliés de la retraite », il y aurait au moins 1,5 million d’anciens bénéficiaires de TUC ou autres contrats semblables.
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