Lille : une crèche de « prévention précoce » face aux troubles de la parentalité

Publié le 21 septembre 2021 à 6h13 - par

Une crèche de « prévention précoce », expérimentation unique en France visant à contrer le plus tôt possible les risques de négligence parentale et prévenir des retards de développement parfois irréversibles chez les bébés, a été inaugurée lundi 20 septembre 2021 à Lille.

Lille : une crèche de "prévention précoce" face aux troubles de la parentalité

Cette crèche du réseau Rigolo comme la vie et de l’association La Sauvegarde du Nord, doit accueillir à terme, pour une expérimentation de trois ans, 20 nourrissons, 10 au profil « classique » et 10 à risques de troubles du développement.

Pour les enfants « à risques », l’accueil en crèche, parfois dès la sortie de la maternité, se couple à un accompagnement thérapeutique, avec ateliers parents-enfants et visites à domicile.

Personne n’est inapte à la parentalité, « à condition d’être aidé au bon moment, celui de la grossesse et de la naissance », a souligné à l’AFP la pédopsychiatre qui a développé le projet, Rosa Mascaro.

« Les parents progressent mais cela prend du temps et le bébé ne peut pas attendre. Pour se construire, il lui faut tout au long de la journée des réponses adaptées », a-t-elle expliqué.

Détectés notamment par les service des maternités, les parents concernés peuvent aussi bien être « une maman qui a fait une dépression post-partum et a du mal à créer un lien d’attachement, qu’une famille qui a vécu des carences affectives dans son enfance et reproduit » ce vécu, complète Juliette Bouillon, la directrice de la crèche, où le taux d’encadrement est 20 à 25 % supérieur à celui d’une structure classique.

Jérôme Obry, directeur général de Rigolo comme la vie, espère que grâce à cette prise en charge, « la majorité de ces enfants ne seront jamais retirés de leurs familles ».

En phase avec la philosophie des « 1 000 premiers jours » (portée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, qui préconise de faire du soutien aux jeunes enfants et à leurs parents une « priorité de l’action publique »), le projet bénéficie d’une subvention de 170 000 euros dans le cadre du volet pauvreté du plan de relance. Il est soutenu par la ville, le département du Nord, la Caf et l’Agence régionale de Santé.

« Dans un monde idéal, peut-être que l’aide sociale à l’enfance n’existerait pas parce que nous aurions repéré précocement ces fragilités, que nous les aurions intensément accompagnées, pour éviter que des situations se dégradent », a résumé le secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, Adrien Taquet lors de l’inauguration.

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