Quel accès aux vacances pour les familles?

Publié le 19 août 2016 à 13h11 - par

Selon une récente étude de l’Unaf, 40 % des Français ne partiront pas en vacances cet été.

Quel accès aux vacances pour les familles ?

Alors que la France célèbre les 80 ans des congés payés, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) a publié, en juillet, une étude sur l’accès des familles aux vacances. Résultat : 40 % des Français ne partiront pas en vacances cet été ! Réalisée en 2015 par l’Observatoire des familles de l’Unaf, cette étude donne la parole à 17 000 familles, réparties dans 55 départements. Partent-elles en vacances ? Pourquoi ne partent-elles pas ? Qu’apportent les vacances aux familles ? Parmi les familles interrogées qui ne sont pas parties en vacances l’année dernière, plus des trois quarts (77 %) ne sont pas parties depuis plus de 2 ans et plus d’une sur dix (14 %) n’est jamais parties.

Pour mémoire, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), on appelle vacances l’ensemble des déplacements d’agrément comportant au moins quatre nuits consécutives hors du domicile.

Les effets bénéfiques des vacances familiales

La très grande majorité (85 %) des familles considèrent que les vacances représentent, avant tout, « du temps en famille (parents-enfants). ». « Quelle que soit la catégorie sociale, c’est même l’objectif principal des familles », souligne, avec satisfaction, l’Unaf. Les autres objectifs arrivent loin derrière : « se reposer » (52 %), « se dépayser » (48 %). Les vacances constituent, également, un moment privilégié de réactivation des liens avec la famille élargie (grands-parents, cousins, oncles et tantes…). Ainsi, près d’une famille sur cinq (19 %) évoque cette dimension. « Et ce taux est plus important dans les départements les plus urbanisés et pour les cadres », observe l’étude.

Au final, le resserrement des liens familiaux est un des bienfaits principaux des vacances pour un quart des familles interrogées. Et 7 % des familles mentionnent même qu’elles ont été l’occasion de découvrir des traits de caractère de leur(s) enfant(s).

Les conséquences du non-départ

Aussi, quand ils ne partent pas, plus des deux tiers (69 %) des parents se sentent coupables vis-à-vis de leurs enfants. Un tiers (32 %) des parents évoquent le stress et la fatigue et presque autant (29 %) parlent de frustration. Enfin, 17 % font état de reproches et de tension avec les enfants. « Ne pas partir en vacances fragilise et dégrade les liens familiaux au quotidien », insiste l’Union nationale des associations familiales.

Le budget représente la principale contrainte

Près des deux tiers (63 %) des répondants estiment ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour passer de bonnes vacances. 90 % de ceux qui ne sont pas partis dans les 12 derniers mois invoquent des raisons financières ; contre seulement 23 % mentionnant des raisons professionnelles et 14% des raisons familiales.

Une méconnaissance des dispositifs d’aide

Face à cette contrainte financière, les aides existantes sont souvent mal connues, note l’étude. Ainsi, plus des trois quarts (77 %) des familles interrogées ne connaissent pas ou mal les dispositifs d’aides aux vacances (comités d’entreprise, ANCV, CAF, mairies, conseils départementaux…) ! Plus de la moitié (58 %) d’entre elles ne savent pas quelles démarches effectuer. « Ces dispositifs sont éclatés entre des acteurs différents qui ont des actions et des logiques de ciblage de publics (conditions de ressources pour les acteurs publics, accès lié au statut pour les employeurs) très diverses. Cela nuit à la lisibilité pour les familles », déplore l’Unaf.

Forte des résultats de cette étude, l’Union entend « sensibiliser sur la nécessité du départ en famille et promouvoir les aides au départ. ». « Loin d’être une « consommation » superflue, les vacances contribuent à la qualité des liens familiaux. Trop souvent oublié par les politiques publiques, y compris de lutte contre la pauvreté, le droit aux vacances doit redevenir un élément important d’une politique sociale, mais aussi familiale », conclut la présidente de l’Unaf, Marie-Andrée Blanc.

La synthèse complète de l’étude sera publiée fin août.

Vous pouvez retrouver une première synthèse sur : www.unaf.fr