Croissance: fortes disparités entre régions de France après la crise

Publié le 4 juin 2014 à 0h00 - par

L’après-crise révèle de fortes disparités de croissance entre régions de France, la façade atlantique et l’Île-de-France redémarrant plus vite, le quart Nord-Est et le centre ne retrouvant pas leurs niveaux d’avant-crise, tandis que la Corse caracole en tête, selon une étude de l’Insee publiée mardi 3 juin.

Croissance: fortes disparités entre régions de France après la crise

« En France, depuis le début des années 1990, la croissance du produit intérieur brut n’a été interrompue que par les récessions de 1993, puis de 2008-2009. Ces grandes évolutions se sont cependant déclinées différemment selon les régions », note l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Et, « de 2008 à 2011, les rythmes d’évolution divergent plus fortement, certaines régions ne parvenant pas à  sortir de la récession ». Les taux d’évolution du PIB s’échelonnent de – 1,2 % par an en Bourgogne à + 1,9 % par an en Corse durant cette période.

« Parmi les régions métropolitaines, seule la Corse n’a pas subi de baisse de son PIB en 2008-2009 », constate l’Insee. Elle affiche d’ailleurs la croissance moyenne annuelle la plus forte hors outremer de ces 20 dernières années (2,6 % de 1993 à 2011). Les plus basses sont celles de la Lorraine et de la Picardie (0,7 %).

« La démographie favorise la croissance des régions atlantiques et méditerranéennes », explique l’Insee. « Les disparités dans les évolutions économiques régionales ne résultent que très partiellement du profil d’activité de chaque région », ajoute l’institut.

D’un côté l’activité se développe plus dans les régions où il faut répondre aux besoins d’une population plus importante et les régions plus dynamiques tendent à attirer les flux migratoires. Cadre de vie, politiques publiques locales, aides européennes, notamment pour les infrastructures contribue au dynamisme démographique.

Sur une carte de France de l’après-crise (croissance entre 2008 et 2001), la façade atlantique (Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine), ainsi que l’Île-de-France affichent avec la Corse les taux de croissance les plus élevés (situés entre 0,5 % et 1,9 % en moyenne annuelle). La région Rhône-Alpes est dans la catégorie 0 à 0,5 %.

Le quart nord-est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine, Picardie) et le centre du pays (Auvergne, Centre, Limousin), ainsi que le Languedoc-Roussillon et la Bretagne « n’ont pas retrouvé, en 2011, le niveau de PIB en volume qu’elles avaient avant la récession de 2008 ». « Le Limousin et la Bourgogne s’en sortent le moins bien » (baisse de 1,1 % et 1,2 % du PIB en moyenne par an de 2008 à 2011). « Dans toutes ces régions, les moindres performances économiques semblent corrélées à une moindre croissance démographique, hormis pour le Languedoc-Roussillon et la Bretagne, où la population croît plus rapidement que la moyenne », explique l’Insee.

En 2009, la récession a également touché les DOM (– 2,1 %). Toutefois, en 2011, le PIB en volume agrégé pour ces quatre DOM (hors Mayotte) dépasse déjà de 3 % son niveau atteint avant la récession, en 2008, précise l’Insee.

Ainsi, la Guyane est le seul DOM dont le PIB n’a pas reculé en 2009 (+ 4,6 %). Concernant les DOM antillais, la Martinique a été plus fortement touchée par la récession (– 2,1 % en 2009) que la Guadeloupe (– 0,8 %), région qui affiche également une reprise plus vigoureuse. La Réunion est la plus touchée par le recul de l’activité en 2009 : son PIB a fléchi de 2,6 % en valeur.

 

Pour aller plus loin : Croissance dans les régions : davantage de disparités depuis la crise, Insee Première, n° 1501, juin 2014

 

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2014


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Finances et comptabilité »

Voir toutes les ressources numériques Finances et comptabilité