Il faudrait augmenter et annualiser le temps de travail des profs, supprimer des options

Publié le 13 décembre 2016 à 11h10 - par

Il faut augmenter et annualiser le temps de travail des professeurs du secondaire et supprimer des options au lycée, prône un rapport sénatorial présenté par Gérard Longuet, proche du candidat Les Républicains à la présidentielle François Fillon.

Il faudrait augmenter et annualiser le temps de travail des profs, supprimer des options

Ce rapport sur les heures supplémentaires effectuées par les professeurs du secondaire préconise d’augmenter de deux heures par semaine les « obligations réglementaires de service » des professeurs du collège et du lycée pour « aligner le temps d’enseignement français sur celui de pays comparables ». Il indique qu’actuellement les enseignants effectuent en moyenne deux heures supplémentaires par semaine payées en sus.

Dans le même temps, le texte prône, « dans un objectif d’équité », d’« aligner le régime horaire des professeurs agrégés sur celui des certifiés », sauf pour les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), « compte tenu du niveau d’exigence de ces classes ».

Actuellement, les professeurs certifiés effectuent 18 heures de cours par semaine (hors corrections, préparation de cours, rencontres avec les parents…), tandis que les agrégés font 15 heures de cours hebdomadaires. Les recommandations du rapport reviennent à porter le temps d’enseignement des deux corps à 20 heures.

Considérant que les fonctionnaires doivent effectuer 1 607 heures de travail par an, le rapport estime que les chefs d’établissement devraient pouvoir, suivant les besoins dans l’année, « puiser » dans un « réservoir » d’heures disponibles.

Il faudrait parallèlement « envisager la revalorisation des grilles indiciaires en début et milieu de carrière », ajoute le rapport, sans donner d’ordre de grandeur pour cette revalorisation. Elle devrait être « en partie compensée par des économies budgétaires résultant de l’utilisation plus efficiente de la ressource humaine et d’une meilleure maîtrise de la masse salariale ».

Le document considère que les heures supplémentaires assurées par les enseignants du secondaire, dont le coût est estimé à plus d’un milliard d’euros par an, sont la contrepartie d’un « régime horaire rigide ». Ces heures permettent entre autres de compenser certains postes de professeurs créés mais non pourvus, ou des remplacements de courte durée.

Les « rigidités » du système actuel « pénalisent les élèves car elles ne permettent pas d’adapter l’offre de formation aux besoins » qui peuvent fluctuer pendant l’année, selon le rapport. Il cite ainsi le faible taux de remplacement des absences courtes des enseignants ou les deux-trois semaines de classes manquantes en fin d’année du fait de l’organisation d’examens.

Le texte propose également, pour « rationaliser l’offre scolaire », d’« augmenter la taille moyenne des classes grâce à la réduction du nombre d’options, au lycée notamment ».

« La multiplication des options engendre des besoins en heures d’enseignement qui concourent au renchérissement du coût du lycée », fait valoir le rapport. Ainsi, près de 25 % des élèves des lycées généraux et technologiques suivent une option facultative, avec par exemple 22 langues proposées, pointe-t-il.

Pour le site spécialisé Le Café pédagogique, ce rapport constitue « une vraie déclaration de guerre à la profession enseignante ».

François Fillon prévoit dans son programme de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, sans préciser le nombre de postes d’enseignants qui seraient concernés.

 

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2016


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Ressources Humaines »

Voir toutes les ressources numériques Ressources Humaines