Face à l’inflation, les ménages ont su adapter leur comportement, selon une étude

Publié le 24 janvier 2024 à 8h15 - par

Malgré l’envolée des prix, les incidents bancaires sont restés limités en 2023, grâce à une adaptation par les ménages, particulièrement les plus modestes, de leurs comportements budgétaires, note lundi 22 janvier 2024 la Banque de France.

Face à l'inflation, les ménages ont su adapter leur comportement, selon une étude
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Les prix à la consommation ont augmenté en moyenne de 5,2 % en 2022, puis de 4,9 % en 2023. Or, en 2023, si le nombre de dossiers de surendettement a augmenté de 8 % par rapport à 2022, il est resté nettement inférieur (- 15 %) au niveau de 2019, dernière année avant le Covid.

Devant ce « paradoxe apparent », l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB) de la Banque de France a demandé au Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) d’inclure des questions à ce sujet dans son enquête annuelle sur les conditions de vie, a expliqué lundi 22 janvier lors d’un point de presse Mark Béguery, directeur des particuliers de la Banque de France.

L’étude montre que 48 % des ménages modestes (les 30 % les moins aisés) se sont sentis « plus souvent dans le rouge » au cours des douze mois que d’habitude (et 38 % de l’ensemble des ménages). Mais ils se sont adaptés.

Stratégie numéro un relevée par le Crédoc, 77 % des plus modestes (74 % de l’ensemble) ont cherché à augmenter leurs ressources : 46 % des plus modestes (et de l’ensemble) ont puisé dans leur épargne, 22 % (30 % de l’ensemble) ont cherché à accroître leurs ressources par l’emploi, 25 % (14 %) par des aides sociales, d’urgence, ou auprès de proches.

Par ailleurs, 41 % des ménages modestes (36 % de l’ensemble) ont eu recours à au moins un arrangement bancaire ou de paiement.

Deuxième stratégie : 71 % des ménages modestes (58 % de l’ensemble) ont repoussé ou abandonné des dépenses, d’abord les équipements informatiques (48 % et 38 % de l’ensemble) mais aussi des courses alimentaires (42 % et 30 %). 26 % (17 %) n’ont pas payé au moins une facture.

La hausse des dossiers de surendettement s’est cependant légèrement accélérée fin 2023, a noté M. Béguery.

Dans un contexte de début 2024 marqué par « une décélération de l’inflation » mais aussi « une légère dégradation du chômage » et peut-être « une difficulté à reconstituer le levier de l’épargne » dépensée en 2023, M. Béguery s’est dit « prudemment optimiste » : « nous ne prévoyons pas à ce stade d’explosion des incidents (…), peut-être davantage une légère augmentation », a-t-il conclu.

L’enquête a été menée sur un échantillon de 3 000 personnes résidant en France, âgées de 15 ans et plus, en octobre.

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