600 000 seniors en Ehpad, de plus en plus malades et fragiles

Publié le 3 mars 2022 à 9h00 - par

Quelque 600 000 personnes, souvent très âgées, malades et en perte d’autonomie, vivent dans quelque 7 400 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des maisons de retraite médicalisées, selon des statistiques de la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

600 000 seniors en Ehpad, de plus en plus malades et fragiles

Au total près de 11 000 structures d’hébergement pour personnes âgées, dont 70 % d’Ehpad, proposent 770 000 places. La moitié de ces Ehpad sont publics, 31 % privés à but non lucratif (associatifs), et 24 % privés à but lucratif (commerciaux). Dans cette dernière catégorie, les plus importants groupes sont Orpea (environ 20 000 lits), Korian (24 000) et DomusVi (15 000). Le financement des Ehpad repose sur un mode de tarification ternaire, qui distingue les enveloppes « soins », « dépendance », et « hébergement ». L’établissement, qu’il soit public ou privé, touche un forfait « soins », à la charge de la Sécurité sociale, et qui lui sert à régler le salaire des soignants (infirmières et aide-soignantes, notamment) et le matériel médical.

Il perçoit également, de la part des conseils départementaux, un forfait « dépendance », calculé en fonction du degré d’autonomie de ses résidents, et qui sert à rémunérer les salariés qui aident les seniors dans les gestes de leur vie quotidienne. Quant à la troisième enveloppe, dévolue à l’« hébergement », elle couvre l’hôtellerie, la restauration et les animations, et est facturée directement aux résidents, qui peuvent éventuellement percevoir des aides. Le montant mensuel varie d’un établissement à l’autre, et est nettement plus élevé dans le secteur privé commercial. Alors que vieillir à domicile est favorisé par les pouvoirs publics et préféré par les personnes âgées, les seniors entrent de plus en plus tard en Ehpad et de plus en plus malades et dépendants, ce qui augmente le besoin d’accompagnement.

Selon la Drees, 49 % des résidents souffriraient de troubles cognitifs, pour beaucoup liés à la maladie d’Alzheimer, et 35 % de « troubles chroniques du comportement ». Le taux d’encadrement des personnes âgées est plus faible dans le privé que dans le public : dans l’ensemble du secteur, ce taux atteint 63 ETP (équivalent temps plein) pour 100 places, en incluant le personnel soignant et administratif. Mais il monte à 68 dans les Ehpad publics, contre seulement 59 dans le secteur associatif et 56 dans les Ehpad commerciaux, selon des données de la Drees datant de 2015. Lorsqu’il se limite au personnel soignant (aides-soignants, infirmiers principalement), ce taux d’encadrement varie de 22,8 postes par tranche de 100 places pour les structures privées à but lucratif à 36,7 pour les structures publiques hospitalières, selon une étude de la Drees de 2018.

Près de 35 % des structures pour personnes âgées déclaraient rencontrer des difficultés de recrutement fin 2015. Un établissement sur deux emploie du personnel libéral ou du personnel intérimaire. Le travail intérimaire concerne surtout les postes d’aides-soignants et d’infirmiers.

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