Grippe mortelle dans un Ehpad de Lyon : le rapport de l’IGAS

Publié le 10 février 2017 à 12h41 - par

Marisol Touraine vient de rendre public le rapport de l’IGAS relatif à l’épidémie de grippe à l’Ehpad Korian Berthelot à Lyon.

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La ministre des Affaires sociales et de la Santé a rendu public, le 6 février, le rapport de la mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) chargée d’identifier et d’analyser les causes à l’origine de l’épidémie de grippe qui a fait 13 morts au sein de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Korian Berthelot, àLyon, entre le 23 décembre 2016 et le 7 janvier 2017.

Le rapport définitif établi par les deux membres de l’IGAS pointe que le taux de couverture vaccinale des résidents « était moitié moindre cette année » (40 % contre 80 % l’an dernier). « Bien sûr le vaccin est moins protecteur chez les personnes âgées, bien sûr des résidents vaccinés ont été touchés par la grippe et certains sont décédés, cependant, la concomitance d’une aussi forte épidémie difficile à contrôler avec cette baisse importante de la garde vaccinale ne peut que laisser penser qu’il ne s’agit pas là d’un effet du hasard », écrivent les deux inspecteurs.

Pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, la mission IGAS fait quatre recommandations :

Se doter, au sein de l’Ehpad, d’une procédure et d’outils de suivi épidémiologique précis notant au moins l’âge de la personne, son GIR, la date d’apparition des premiers signes, le statut vaccinal.

Faire de la campagne de vaccination contre la grippe un élément prioritaire de la mission du médecin coordonnateur de l’Ehpad. À charge pour lui d’établir un protocole de vaccination applicable par l’ensemble des infirmiers et infirmières et d’en évaluer l’application et les résultats tout au long de la période de vaccination, pour les résidents comme pour le personnel.

Prendre toutes dispositions utiles pour recueillir du résident ou de sa famille le consentement à la vaccination dès le mois d’octobre et, en cas de refus de la vaccination par le résident ou sa famille, exiger une confirmation écrite. Et conseiller à l’établissement de réaliser la vaccination sans attendre le retour des bons de prise en charge individuels délivrés par l’assurance-maladie.

Engager les établissements à réutiliser la fiche de signalement des cas groupés, chaque fois qu’est constatée une nouvelle série de 5 cas dans un délai de 4 jours. Mentionner cette règle dans la fiche et prévoir l’envoi le jour même ou, à défaut de toute possibilité, le premier jour ouvré suivant ; dans cette hypothèse, une information téléphonique au minimum serait transmise à l’ARS le jour même où les 5 cas sur 4 jours sont atteints.

Pour l’IGAS, ses recommandations doivent être mises en œuvre d’ici la fin du premier semestre 2017. Une demande appuyée par Marisol Touraine. La ministre a, notamment, demandé à l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes de suivre, « avec la plus grande vigilance », la mise en œuvre des recommandations par l’établissement.

Pour en savoir plus : Télécharger le rapport de l’IGAS