Le Gouvernement lance trois missions pour mieux repérer et prévenir les maltraitances

Publié le 19 septembre 2022 à 13h13 - par

Le Gouvernement a annoncé vendredi 16 septembre 2022 le lancement de trois missions administratives chargées d’élaborer des pistes pour mieux repérer, quantifier et surtout prévenir les maltraitances contre les personnes âgées ou handicapées, les enfants ou les personnes vulnérables.

Le Gouvernement lance trois missions pour mieux repérer et prévenir les maltraitances

Ces études, confiées à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), au Haut Conseil de Santé publique et à la Conférence nationale de santé, doivent « éclairer une situation connue mais trop peu documentée », a précisé dans un communiqué le ministère des Solidarités. Ces travaux visent à optimiser les systèmes d’information permettant de faire remonter les signaux d’alerte et à faire un état des lieux des recherches sur ces questions, pour « identifier les facteurs de risque et donc les stratégies de prévention efficaces », explique-t-on dans l’entourage du ministre Jean-Christophe Combe.

L’un des enjeux est de permettre aux pouvoirs publics et à la société dans son ensemble de s’attaquer au phénomène sur la durée, et non pas seulement de manière épisodique, en réaction à tel ou tel scandale, a-t-on ajouté de même source. Les missions confiées aux trois instances administratives s’inscrivent dans une démarche plus large devant déboucher sur une « stratégie nationale » de lutte contre les maltraitances pilotée par M. Combe. Cette stratégie s’efforcera de s’attaquer à tous les aspects du phénomène : en établissements ou à domicile, contre des seniors, des personnes handicapées ou des enfants, ou encore contre des personnes en situation de vulnérabilité sociale, qui « méritent tout autant de vigilance », souligne-t-on dans l’entourage du ministre.

La « Fédération 3977 », qui gère un numéro d’appel dédié aux maltraitances, a tiré jeudi 15 septembre 2022 la sonnette d’alarme concernant la situation dans les maisons de retraite : au premier semestre 2022, elle a ouvert plus de 5 000 dossiers pour « maltraitances possibles » sur des adultes, soit une hausse de 24 % par rapport au 1er semestre 2021. Et cette hausse « tient exclusivement » aux cas relevés dans des Ehpad, a-t-elle précisé.

Sur le seul premier trimestre 2022, l’augmentation des alertes par rapport à la même période de 2021 pouvait s’expliquer par le scandale Orpea qui a attiré l’attention médiatique sur les Ehpad, mais la tendance s’est maintenue au deuxième trimestre, ce qui « surprend », écrit dans un communiqué la Fédération. Au final, la hausse des cas signalés « peut aussi bien s’expliquer par celle des situations réelles, que par celle des décisions d’alerter », selon les gestionnaires de la ligne téléphonique.

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