Les Français retardent « au maximum leur entrée en établissement » pour personnes âgées

Publié le 25 octobre 2013 à 0h00 - par

Les Français retardent « au maximum leur entrée en établissement » pour personnes âgées et sont plus dépendants quand ils sont pris en charge, révèle une publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) diffusée mercredi 23 octobre 2013.

L’entrée en établissement d’hébergement pour personnes âgées est « un choix relativement contraint » et « intervient généralement le plus tard possible, au moment où l’état de santé ou l’âge peuvent le justifier », souligne la publication élaborée à partir de plusieurs études de la Drees.

« La société française du grand âge a connu certains changements depuis quelques décennies. On entre ainsi de plus en plus vieux en institution, mais aussi de plus en plus dépendant, les personnes retardant au maximum leur entrée en établissement. En effet, la majorité des Français souhaitent demeurer à leur domicile à l’arrivée aux grands âges », précise la Drees.

L’état de santé et l’âge sont les premiers motifs d’entrée en établissement cités par les résidents (73 %) et leurs proches (83 %), selon une enquête réalisée en 2007. Viennent ensuite le fait de se sentir seul (16 % selon les résidents et 39 % pour leurs proches) ou que les proches ne pouvaient plus les aider (12 % selon les résidents et 49 % pour leurs proches). Selon des données datant de 2011, 60 % des Français estimaient inenvisageable l’éventualité de vivre dans un établissement arrivés à un grand âge.

Le maintien à domicile a été facilité en partie par la création de la prestation spécifique dépendance (PSD) en 1997, puis de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en 2002, selon la Drees. Mais lorsqu’on leur demande comment ils ont « vécu les premiers moments dans l’établissement », 76 % des résidents en Ehpa depuis au moins six mois répondent « plutôt bien ou très bien » et 24 % « plutôt mal ou très mal », selon une enquête de 2007.

Par ailleurs, interrogés en 2007 sur « les aspects plutôt positifs de votre arrivée dans l’établissement », les résidents depuis plus de six mois citent « la qualité des prestations » (46 %) et s’être « sentis rapidement entourés » (28 %). 13 % des résidents n’ont cité aucun point positif.

Parallèlement, les « aspects plutôt négatifs » cités sont : ne pas se sentir chez soi (19 %), « se séparer de ses biens » (17 %) et se sentir isolé (14 %). 42 % n’ont cité aucun point négatif. Les autres facteurs influençant significativement le sentiment de bien vivre en établissement sont relatifs à la qualité des repas, aux liens sociaux noués dans l’établissement et à la sollicitude du personnel.

Quatre répondants sur cinq (78 %) ont déclaré s’être fait des amis ou des connaissances parmi les autres résidents. Neuf sur dix indiquaient recevoir des visites de leurs proches, la fréquence de ces visites convenant à huit sur dix d’entre eux. Pour 15 % des résidents, ces visites sont le seul contact qu’ils ont avec leurs proches.

Au final, seuls 5 % des personnes hébergées en établissement n’ont aucune relation personnelle, qu’elle prenne la forme d’une relation amicale, de visites de proches ou de simples connaissances dans l’établissement.

Fin 2007, les résidents des maisons de retraite représentaient environ 10 % des personnes âgées de 75 ans ou plus. Au total près de 600 000 personnes vivaient dans les 10 300 établissements d’hébergement pour personnes âgées (Ehpa) en France (maisons de retraite, unités de soin longue durée (USLD), logements-foyers, établissements pour personnes dépendantes).

Pour en savoir plus : Vivre en établissement d’hébergement pour personnes âgées à la fin des années 2000, Drees, n° 47, octobre 2013

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