La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) a publié, le 1er juillet 2025, les premiers résultats d’une enquête réalisée en décembre 2024 auprès des crèches pour recueillir leurs besoins en professionnels. Sans surprise, ceux-ci révèlent que les besoins demeurent importants. « Les professionnels expriment des difficultés croissantes de recrutement », confirme la Cnaf.
Des postes vacants en nombre
Preuve de l’acuité du problème, 61 % des crèches interrogées ont répondu à l’enquête. En voici les principaux résultats.
- 6 100 équivalents temps plein (ETP) sont vacants (absences, postes vacants…) depuis plus de 3 mois, soit 3,7 % du personnel total, illustrant ainsi la situation de pénurie de personnels. En incluant ceux qui le sont depuis moins de 3 mois pour tous motifs d’absentéisme, le chiffre monte à 13 500, soit 8,2 % du total des 163 900 emplois à temps plein existants.
- Le taux d’ETP manquants est plus élevé dans les crèches publiques que dans les crèches associatives et celles du secteur marchand.
- L’Île-de-France est plus touchée que le reste du territoire : cette région concentre près de la moitié (47 %) des ETP manquants, alors qu’elle ne comprend que 28 % du total des ETP de professionnels de crèches.
L’action des CAF pour garantir un accueil de qualité dans les crèches
À l’occasion de la publication des premiers résultats de son enquête, la CNAF dresse un bilan des mesures mises en place pour renforcer l’attractivité des métiers du secteur.
- Le bonus attractivité
Depuis 2024, les CAF proposent ce bonus, d’un montant de 970 euros par place (475 euros par place pour les crèches du secteur public), pour favoriser l’attractivité salariale des métiers du secteur. À ce jour, six conventions collectives et plus de 300 collectivités ouvrent droit à ce bonus et les CAF ont versé 88 millions d’euros à ce titre.
- Le fond de modernisation des établissements (FME)
Doté de 242,6 millions d’euros, le FME vise à améliorer la qualité de vie au travail, à renforcer l’ergonomie des espaces et à favoriser la transition écologique dans les établissements. En 2024, 2 544 crèches en ont bénéficié, pour 76,7 millions d’euros, soit une augmentation de 66 % par rapport à l’année précédente.
Le soutien aux pratiques professionnelles
La Cnaf contribue également à renforcer le financement du temps hors présence des enfants. Au programme :
- Le financement des journées pédagogiques
En 2024, les CAF ont financé jusqu’à trois journées pédagogiques pour 11 500 crèches, soit au total 26 000 journées, pour un coût global de 52 millions d’euros.
- La préparation individualisée à l’accueil
Depuis le début de l’année, les CAF financent l’accueil personnalisé de l’enfant, avec la prise en charge de la préparation en amont de l’accueil (temps d’échange avec les parents, coordination avec des partenaires, prise en compte de situations spécifiques), pour un coût supplémentaire estimé à 31,5 millions d’euros.
- L’innovation territoriale et le partenariat
Le fonds Publics et territoires finance des projets d’accessibilité (horaires atypiques, insertion, handicap, aller-vers), le renforcement des équipes, des projets d’accueil alignés sur la Charte nationale (parentalité, culture, nature, animation territoriale).
En parallèle, depuis 2021, la Cnaf est investie dans les travaux entrepris par le Comité de filière petite enfance de mise en place d’une gestion prévisionnelle territoriale et nationale des emplois et des compétences. Localement, les Comités départementaux des services aux familles (CDSF), dont les CAF assurent le secrétariat général, « jouent un rôle moteur dans la mobilisation des acteurs », assure la Caisse nationale des allocations familiales.
