Aide sociale à l’enfance : peu de contaminations au coronavirus, des suivis plus irréguliers

Publié le 26 mai 2020 à 6h01 - par

Quel est l’impact du coronavirus sur la protection de l’enfance ? Si les contaminations sont restées faibles, le suivi des mineurs protégés, tant au niveau social que scolaire, apparaît plus irrégulier pendant le confinement, selon une étude publiée mercredi 20 mai 2020.

Aide sociale à l'enfance : peu de contaminations au coronavirus, des suivis plus irréguliers

Le 5 avril 2020, 0,6 % des jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et 3,5 % du personnel étaient déclarés malades (suspectés ou avérés) du Covid-19, principalement dans le Grand-Est et l’Île-de-France, révèle cette enquête menée par la Drees au cours de la 3e semaine de confinement (30 mars au 5 avril).

Une vingtaine de jeunes placés, une dizaine de jeunes suivis en action éducative (à leur domicile), et 36 cas parmi le personnel ont nécessité une hospitalisation.

En matière d’équipement, un tiers des établissements ont déclaré n’avoir au 5 avril « pas du tout » de masques pour le personnel au contact d’enfants.

À cette date, dans 30 % des structures, des jeunes avaient quitté leur lieu de vie, soit pour « privilégier » un retour en famille pendant le confinement ou au contraire pour éviter des « risques dans le milieu familial ».

Cependant, un quart des établissements et la moitié des services d’action éducative (qui suivent les enfants à leur domicile) ont accueilli cette semaine-là de nouveaux mineurs, probablement à cause du confinement si l’on considère la hausse des appels au 119 (Allo Enfance en danger) pendant cette période.

En parallèle, les deux-tiers des établissements et la moitié des services d’action éducative ont connu des baisses d’effectifs (problèmes de garde d’enfants des personnels, arrêts maladie ou droits de retrait), ce qui a entraîné un surcroît d’activité pour trois établissements de l’ASE sur cinq (heures supplémentaires, annulation de congés, travail de nuit).

Personnel sous pression

Du fait du virus, seul un établissement sur cinq a pu maintenir le droit de visite et d’hébergement des parents des enfants placés, et un sur deux a pu poursuivre les visites à domicile d’enfants placés chez eux pendant cette période, est-il relevé.

Pour les mesures éducatives, 21 % des services n’ont pas été en capacité d’assurer de visites des enfants, 78 % n’en ont vu qu’une petite partie, et 1 % a vu tous ceux suivis d’ordinaire.

En foyer, malgré des manques de matériel informatique, la quasi-totalité des établissements (98 %) s’est toutefois dite en mesure d’assurer le suivi et le soutien scolaire d’au moins une partie des jeunes scolarisés.

Parmi les commentaires laissés libres aux structures, la Drees relève que les manques de masques et de gel hydro-alcoolique sont « extrêmement présents », viennent ensuite le manque de matériel informatique et la difficulté à assurer le suivi scolaire, puis les fugues qui génèrent « de fortes craintes parmi le personnel, déjà particulièrement sous pression ».

Prenant acte de cette étude, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, a dit dans un communiqué avoir « fixé comme prioritaire » la reprise des visites à domicile « dès avant le 11 mai ».

Plus de 340 000 jeunes font l’objet d’une mesure de protection de l’enfance, dont un peu plus de la moitié sont placés dans une famille d’accueil ou en foyer.

Fin 2017, quelque 61 000 enfants et adolescents vivaient dans un des 1 963 établissements du territoire (foyers, pouponnières, village d’enfants), selon une seconde étude publiée par la Drees. Parmi eux, 62 % étaient des garçons, 19 % des mineurs non accompagnés (MNA), 11 % majeurs et 13 % avaient une reconnaissance de handicap.

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