Hôpitaux : « aide exceptionnelle » de 500 millions d’euros

Publié le 19 février 2024 à 13h30 - par

Le gouvernement a annoncé vendredi 16 février 2024 débloquer une « aide exceptionnelle » de 500 millions d’euros pour « soutenir » les établissements de santé en difficulté financière et « restituer » par ailleurs 470 millions de crédits inscrits au budget de la sécurité sociale pour 2023 et « non consommés ».

Hôpitaux : "aide exceptionnelle" de 500 millions d'euros
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« Le président de la République et le Premier ministre ont rappelé à plusieurs reprises la priorité qu’ils souhaitent donner à notre système de santé » et veulent aujourd’hui « accompagner les établissements dans les difficultés qu’ils rencontrent », écrit dans un communiqué le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

L’exécutif a donc décidé, d’une part, « d’octroyer aux établissements publics et privés une aide exceptionnelle de 500 millions d’euros au titre de l’année 2023 » et, d’autre part, de « restituer » aux établissements publics et privés non lucratifs « 470 millions d’euros de crédits non consommés » prévus dans le budget de la sécurité sociale voté pour 2023.

Il ne s’agit pas d’« une aide inflation » mais bien d’« une aide pour soutenir les établissements dont l’activité a progressé en 2023 mais dont la situation financière se trouve fragilisée », a précisé à l’AFP le ministère délégué à la Santé. L’aide sera répartie par les agences régionales de santé (ARS).

Les établissements de santé n’ont cessé d’alerter ces derniers mois sur la dégradation de leurs comptes. Ils réclamaient, tous secteurs confondus (public, privé, privé non lucratif, centres anti-cancer, hospitalisation à domicile), 1,5 milliard d’euros au gouvernement pour compenser l’inflation de 2023.

La fédération des hôpitaux privés affirmait fin janvier que « 40 % des établissements étaient en déficit » en 2023, contre 24 % en 2021. Les 32 centres hospitaliers universitaires (CHU, publics) ont eux alerté sur leur déficit cumulé qui atteignait fin 2023 quelque 1,2 milliard d’euros, soit trois fois plus qu’en 2022.

Les soutiens annoncés vendredi 16 février « s’ajoutent aux 388 millions de crédits mis en réserve et versés aux hôpitaux à la fin de l’année 2023 », précise le ministère.

Mais pour la fédération hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics), ces arbitrages sont « très loin des besoins ». La « restitution » des crédits alloués mais non consommés n’est que « partielle », juge-t-elle : les établissements « attendaient de récupérer 720 millions d’euros » à ce titre et estiment donc être « ponctionnés ».

Par ailleurs, le secteur public aurait besoin d’un milliard à lui seul pour compenser l’inflation et l’aide de 500 millions, « deux fois inférieure », sera « partagée » avec les établissements privés.

« Le gouvernement avalise donc un creusement inédit du déficit des hôpitaux publics qui avoisinera 2 à 3 milliards en 2023 », déplore la FHF.

Même son de cloche du côté des hôpitaux privés : ce soutien « demeure en-deçà des besoins et ne peut être vu que comme une première étape », juge le président de la Fédération des hôpitaux privés Lamine Gharbi qui salue toutefois « la volonté du nouveau ministre » délégué à la Santé Frédéric Valletoux « d’agir rapidement ».

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