L’Uniopss dévoile son plaidoyer santé mentale

Publié le 2 juillet 2025 à 8h40 - par

L’Uniopss invite le gouvernement à faire de la santé mentale une ambition nationale dans la durée.

L'Uniopss dévoile son plaidoyer santé mentale
© Par Syda Productions - stock.adobe.com

Intitulé « Santé mentale : l’urgence d’une politique humaine, solidaire et citoyenne », l’Uniopss a présenté, le 30 juin 2025, son plaidoyer pour une politique publique globale de santé mentale. En cette année 2025 où la santé mentale est érigée en Grande Cause nationale et après la présentation, le 11 juin, du Plan psychiatrie par le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, l’Uniopss a donc remis, ce lundi 30 juin, à Franck Bellivier, délégué ministériel à la Santé mentale et à la Psychiatrie, « un plaidoyer ambitieux pour une réorganisation de la politique publique de santé mentale. »

Le récent plan annoncé par Yannick Neuder va dans le bon sens. « Toutefois, la santé mentale a besoin d’actions concrètes inscrites dans la durée », estime l’Uniopss. Elle appelle donc le gouvernement à faire de la santé mentale une réelle ambition nationale, au-delà de la seule année 2025, avec des financements sécurisés à la hauteur des besoins.

Dans son plaidoyer, l’Uniopss milite pour une réforme structurelle s’intéressant, à la fois, aux soins, à la prévention et aux causes sociales profondes de la dégradation psychique, notamment chez les jeunes. Ce document souligne « l’urgence d’une politique humaine, solidaire et citoyenne, en privilégiant une approche globale. »

Le plaidoyer s’articule autour de quatre axes.

  • Axe 1 : Reconnaître la citoyenneté des personnes
  • Axe 2 : Développer l’approche globale en santé mentale et son caractère préventif
  • Axe 3 : Réorganiser l’offre en santé mentale
  • Axe 4 : Mettre en place des actions complémentaires pour les publics spécifiques

Parmi ses douze propositions, l’Uniopss met en avant la régulation de l’installation des psychiatres et psychologues libéraux, avec une obligation de permanence des soins ; le droit à l’oubli (sur le plan administratif) passé un certain délai, pour une personne ayant eu un trouble psy ; la généralisation des directives anticipées en santé mentale et des plans de crise ; ou encore une véritable reconnaissance de la profession de psychologue.

En insistant sur le nécessaire décloisonnement et le financement de la santé mentale et de la psychiatrie, l’Union entend rappeler que la santé mentale est en lien avec l’ensemble des politiques publiques. « Elle constitue un enjeu de citoyenneté et de respect des droits sociaux et fondamentaux de chacune et chacun. Ces deux enjeux doivent être les deux piliers d’une politique publique de santé mentale. »

Par ailleurs, l’Uniopss suggère de mettre en œuvre une politique de sensibilisation ciblant les élus locaux pour que ceux-ci promeuvent la santé mentale dans leurs territoires et dans leurs circonscriptions. « Les collectivités territoriales disposent de leviers importants pour organiser et renforcer l’offre en santé mentale dans les territoires », assure-t-elle. Au-delà, le plaidoyer préconise de renforcer la gouvernance territoriale de la santé mentale. En particulier, l’articulation des projets régionaux de santé, des contrats locaux en santé, des conseils territoriaux de santé, des plans régionaux de santé au travail, des rectorats, des plans des conseils régionaux et des conseils départementaux et des actions de l’assurance maladie, avec les projets territoriaux de santé mentale (PTSM) et les contrats locaux de santé mentale (CLSM), doit être revue pour éviter les doublons ou le manque de coordination. « Les PTSM et les CLSM doivent être consacrés comme les instances de coordination et de mise en œuvre de la politique de santé mentale », insiste l’Uniopss. Dans le même esprit, elle veut inciter les Agences régionales de santé (ARS) et les conseils départementaux à contribuer activement au rapprochement du secteur sanitaire avec les secteurs social et médico-social, afin de sortir de la logique de silo.

« 50 ans jour pour jour après les deux lois du 30 juin 1975, qui ont changé profondément l’action sociale et médico-sociale en France », l’Uniopss appelle ainsi « l’ensemble des pouvoirs publics à une action de même envergure pour la santé mentale, en lien étroit avec les acteurs de terrain et les personnes concernées. »


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