Santé mentale : la Grande cause nationale 2025 est lancée

Publié le 28 mars 2025 à 10h45 - par

Le gouvernement prépare une « stratégie nationale de prévention et d’accompagnement » pour la santé mentale qui sera présentée lors d’un comité interministériel prévu en juin 2025.

Santé mentale : la Grande cause nationale 2025 est lancée
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« La santé mentale est un enjeu primordial pour notre société, qui touche une large part de la population », ont rappelé la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, lors du Conseil des ministres du mercredi 19 mars 2025. Ce jour-là, Catherine Vautrin et Yannick Neuder ont présenté une longue communication sur la santé mentale, érigée Grande cause nationale pour l’année 2025. De fait, un Français sur cinq est concerné par des troubles psychiques. Ces troubles, comprenant des pathologies telles que la dépression, l’anxiété, ou encore les troubles du comportement, affectent toutes les catégories de population, avec une vulnérabilité accrue chez les personnes les plus fragiles et les plus vulnérables, ont insisté les deux ministres.

Si, ces dernières années, la santé mentale a été au cœur de plusieurs stratégies nationales, « la situation reste très préoccupante », ont poursuivi Catherine Vautrin et Yannick Neuder. En effet, chaque année, environ 200 000 tentatives de suicide sont recensées en France, avec près de 9 000 décès, plaçant le pays parmi ceux aux taux les plus élevés en Europe. La dépression frappe 11 % des Français adultes, contre 6 % en moyenne en Europe. La crise sanitaire liée au Covid-19 a encore aggravé ces problématiques, en particulier chez les jeunes adultes : 40 % des 18-24 ans souffrent aujourd’hui de dépression modérée à sévère, contre 26 % avant la crise. « Ces chiffres nous incitent à briser les tabous qui existent autour de ces enjeux et à adopter une approche moins stigmatisante des problématiques de santé mentale dès le plus jeune âge », ont précisé les deux ministres. « Il est également essentiel de renforcer les actions de prévention, en agissant notamment sur des déterminants de la santé communs à la santé mentale et physique, tels que l’usage problématique des écrans, le sommeil et la pratique d’une activité physique régulière. »

Des travaux articulés autour de trois axes

Comme son prédécesseur, le Premier ministre François Bayrou a donc confirmé, dans sa déclaration de politique générale, que la santé mentale serait la Grande cause nationale pour l’année 2025. Objectifs : sensibiliser le grand public, lutter contre la stigmatisation de la santé mentale, mettre en œuvre des actions concrètes pour relever ce défi et valoriser les initiatives existantes sur le terrain, tout en évaluant l’efficacité des dispositifs déjà en place (Mon Soutien Psy, Maison des Adolescents) d’un point de vue qualitatif et quantitatif.

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins ont réuni, le 4 mars 2025, l’ensemble des parties prenantes, dont les sociétés savantes psychiatrie et de psychologie et les associations de patients, pour une concertation et proposer des mesures concrètes. Ainsi, les travaux de cette Grande cause nationale dédiée à la santé mentale seront articulés :

  • dans l’ensemble des champs de l’action publique, afin d’assurer un impact fort et durable de cette grande cause, tant les déterminants de la santé mentale, qu’il s’agisse de la prévention, de la prise en charge ou de l’intégration des personnes dans la société, concernent tous les pans de notre société et tous les ministères. Le dispositif de communication « Parlons santé mentale ! », associé à une large démarche de labellisation d’initiatives et d’évènements, rythmera l’année. Depuis la communication des deux ministres, le site santementale.gouv.fr regroupe les premières informations disponibles ;
  • au niveau sanitaire, où l’ampleur des besoins en psychiatrie se traduit par une demande de soins en constante augmentation, tandis que la démographie médicale en demeure préoccupante, constate le gouvernement. Il est désormais essentiel d’intensifier la prévention et le repérage précoce, en particulier auprès des jeunes et des publics vulnérables (protection de l’enfance, addictions…), de garantir une prise en charge adaptée à chacun et de renforcer l’attractivité des métiers de la psychiatrie et de la santé mentale ;
  • avec des enjeux majeurs autour de la santé mentale au travail, de la parentalité et des publics vulnérables. Certaines populations requièrent en effet une mobilisation accrue, plaident les deux ministres. À savoir : les jeunes, souvent confrontés aux pressions scolaires et à l’usage excessif des écrans, connaissent un risque accru de troubles psychiques ; les personnes en situation de précarité sociale rencontrent des difficultés d’accès aux soins, ce qui aggrave leur situation ; des problématiques spécifiques concernent les mères qui viennent d’avoir un enfant, notamment touchées par la dépression post-partum ; les personnes âgées, souvent isolées et confrontées à la perte d’autonomie ; les personnes en situation de handicap, qui rencontrent des difficultés accrues en matière d’accès aux soins de santé mentale adaptés.

Quatre séquences vont rythmer l’année 2025

Quatre séquences thématiques, associées à des dispositifs concrets, vont rythmer l’année 2025, ont annoncé Catherine Vautrin et Yannick Neuder. Au programme :

  • 1re séquence : bien dans sa tête, bien dans sa vie ;
  • 2e séquence : santé mentale au travail ;
  • 3e séquence : santé mentale, parentalité et jeunesse ;
  • 4e séquence : santé mentale, précarité et dépendance.

L’ensemble de ces travaux viendra alimenter une stratégie nationale de prévention et d’accompagnement, qui sera discutée puis présentée lors d’un comité interministériel qui doit se tenir en juin 2025.


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