La grippe d’une particulière gravité l’an dernier

Publié le 22 octobre 2018 à 6h13 - par

L’épidémie de grippe 2017-2018 a été particulièrement sévère avec deux fois plus de cas graves en réanimation que les deux années précédentes, selon une étude parue jeudi 18 octobre 2018 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), qui édite aussi une première évaluation de Twitter pour le suivi de cette maladie.

La grippe d'une particulière gravité l'an dernier

L’épidémie a été précoce (première semaine d’octobre) et exceptionnellement longue, au total 16 semaines, selon les équipes de surveillance de la grippe en France. Si son ampleur a été modérée en médecine de ville, son impact a été important en terme d’hospitalisation et de gravité.

La part des hospitalisations après un recours aux urgences et le nombre de cas graves admis en réanimation – 2 770 cas – sont les plus élevés pour la grippe depuis 2010. La mortalité attribuable à la grippe a été importante (12 982 décès dont 85 % chez les plus de 75 ans) mais moins forte qu’en 2014-15 (14 490 morts) et 2016-17 (14 358 morts).

La grippe a été atypique la saison dernière avec deux vagues, l’une liée au virus A(H1N1) et l’autre au virus B Lignage Yamagata

La couverture vaccinale insuffisante (45,6 % de la cible) et l’efficacité moyenne du  vaccin contre ce virus B ont « probablement contribué à la sévérité de l’épidémie », souligne l’étude, qui juge justifié « le passage au vaccin antigrippal quadrivalent (4 souches) », qui sera disponible en France cet automne. La préconisation rejoint la recommandation de l’OMS de retenir pour le vaccin 4 souches dont deux virus A et deux virus B (lignées Victoria et Yamagata).

L’épidémie grippale est surveillée par Santé publique France avec des données du réseau Sentinelles de médecins généralistes, de SOS médecins, du milieu hospitalier et des collectivités de personnes âgées. Mais un nouvel outil pourrait émerger avec Twitter, indique un autre article de Santé publique France dans le BEH.

Pour la première fois, une étude a évalué l’apport des données du réseau social dans la surveillance de l’épidémie

Un système automatisé a recueilli du 8 août 2016 au 26 mars 2017 238 244 tweets relatifs à la grippe (mots-clés « grippe », « grippaux » e  « grippal », à l’exclusion des mots « volaille », « aviaire », « porc » et « porcin »). L’analyse géographique a permis de localiser 130 559 tweets en France.

Après l’étape de nettoyage, l’algorithme a permis de classer 22 239 tweets valides indiquant un état grippal. Comme celui-ci : « 3 jours que je suis clouée au lit vive la grippe vive la fièvre vive les courbatures vive le nez bouché et vive le mal de gorge ».

L’étude montre une bonne corrélation entre les tweets et les consultations pour grippe rapportées à la fois au niveau national et régional, laissant entrevoir une utilisation de Twitter en complément des systèmes existants pour suivre l’épidémie. Une nouvelle étude va être lancée pour la nouvelle saison grippale afin de confirmer ces données.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2018


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Santé »

Voir toutes les ressources numériques Santé