Michel Barnier promet un programme d’engagement « volontaire » pour pousser les internes vers les déserts médicaux

Publié le 2 octobre 2024 à 8h40 - par

Pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins, le Premier ministre a promis mardi 1er octobre 2024 l’instauration d’un « nouveau » programme d’engagement « volontaire » pour les internes en médecine afin qu’ils partent temporairement exercer dans des déserts médicaux, avec le soutien des pouvoirs publics.

Michel Barnier promet un programme d'engagement "volontaire" pour pousser les internes vers les déserts médicaux
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Michel Barnier, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, a dit vouloir travailler à « un programme nouveau, un programme Hippocrate par lequel les internes, français et étrangers, s’engageraient volontairement, pour une période donnée et grâce à l’accompagnement de l’État et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins ».

« Cela me rappelle le contrat d’engagement de service public (CESP) dans lequel on peut s’engager à partir de la deuxième année de médecine, jusqu’à la dernière année d’internat, pour justement exercer dans des zones sous-denses, contre une rémunération mensuelle supplémentaire », a rapidement réagi auprès de l’AFP le président de l’Intersyndicale nationale des internes, Killian L’helgouarc’h.

Présenté ainsi, « ça fait un peu effet d’annonce », mais « on peut le faire évoluer » pour que ce contrat soit « beaucoup plus personnalisé » et mieux « suivre l’étudiant dans son projet professionnel », a poursuivi M. L’helgouarc’h, mettant « un point d’honneur à ce que cela reste volontaire ».

Devant les députés, Michel Barnier a aussi promis de poursuivre « l’effort engagé » pour former plus de médecins.

L’ex-Premier ministre Gabriel Attal avait promis de recruter 12 000 étudiants en deuxième année de médecine dès 2025 – au lieu de 10 800 en 2023 – puis 16 000 à partir de 2027, un objectif que les doyens de facultés médecine ne jugent « pas réaliste ».

« Mon gouvernement vous proposera aussi d’accélérer l’accès aux soins grâce à une loi infirmières, infirmiers, qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi », a encore déclaré M. Barnier.

Attendue depuis plus d’un an, une proposition de loi sur le sujet – portée par une députée de l’ex-majorité – était presque finalisée au printemps, avant d’être stoppée par la dissolution.

« Nous sommes donc extrêmement satisfaits de l’écoute et du pragmatisme du Premier ministre face à une situation d’urgence », a réagi la présidente de l’Ordre des infirmiers, Sylvaine Mazière-Tauran, appelant dans l’attente l’exécutif à publier des décrets attendus, qui doivent notamment ouvrir l’accès direct et de nouveaux droits de prescription pour les infirmiers en pratique avancée (IPA).

Michel Barnier a également dit vouloir aller « plus loin » vers l’extension des compétences des « pharmaciens et des kinésithérapeutes », une déclaration saluée par l’un des principaux syndicats de kinés, le FFMKR.

Matignon projette encore de faire appel aux « médecins retraités », avec des conditions de cumul emploi-retraite plus favorables, et de « s’attaquer à la simplification et à la suppression » de la « paperasse », qui complique le travail des soignants.

Il a enfin promis « d’investir » dans la « prévention », notamment « des comportements à risque, l’intensification des dépistages, le développement du sport-santé », rappelant enfin sa volonté de faire de la santé mentale la « grande cause nationale » 2025.

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