Santé mentale et psychiatrie : Agnès Buzyn présente sa feuille de route

Publié le 2 juillet 2018 à 13h38 - par

La ministre des Solidarités et de la Santé veut changer le regard sur la santé mentale et les personnes atteintes de troubles psychiques.

Santé mentale et psychiatrie : Agnès Buzyn présente sa feuille de route

Lors du 1er Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie (CSSMP), la ministre des Solidarités et de la Santé a présenté, le 28 juin, sa feuille de route pour la santé mentale et la psychiatrie. 37 mesures sont proposées, déclinées autour de trois grands axes d’intervention pour « porter une vision positive de la santé mentale, déterminant essentiel de la santé, et pour promouvoir une psychiatrie qui ne soit plus le parent pauvre de la médecine ».

Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance et les troubles psychiques et prévenir le suicide

80 % des troubles se déclarant entre 15 et 20 ans, une « attention toute particulière » sera portée sur le bien être mental des jeunes pour préserver leur santé mentale et augmenter leurs chances de rétablissement en cas de troubles. Le lancement de l’expérimentation Écout’Émoi sur trois régions permettra ainsi d’adresser des jeunes de 11 à 25 ans vers des consultations de psychologues prises en charge par l’assurance maladie, après une évaluation par les médecins généralistes. Le développement des compétences psychosociales – gestion des émotions, du stress, des conflits… – sera encouragé dès le plus jeune âge, en lien avec l’Éducation nationale, et les étudiants seront formés aux premiers secours en santé mentale. Parallèlement, un plan d’ensemble contre le risque suicidaire sera déployé sur tout le territoire, sous le pilotage des Agences régionales de santé (ARS), notamment le dispositif VigilanS de recontact systématique des personnes ayant fait une tentative de suicide. Des actions de prévention de la souffrance au travail seront mises en place, notamment pour les professionnels de santé et médico-sociaux. Enfin, des actions de sensibilisation ou de formations des médecins, des médias, des usagers des services de santé mentale et de la population générale devront contribuer à « déstigmatiser ces maladies et les personnes touchées ».

Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité

Plusieurs mesures pour revaloriser la psychiatrie sont prévues, notamment :

  • l’ouverture d’un stage en santé mentale pendant le second cycle des études de médecine et pendant le 3e cycle des études de médecine générale ;
  • l’augmentation du nombre des professionnels formés ;
  • la meilleure complémentarité des interventions d’infirmier, de psychomotricien, et d’orthophoniste ;
  • le développement de la recherche en psychiatrie (appel à projet sur la pédopsychiatrie en 2018) ;
  • une meilleure allocation des ressources et une réflexion sur l’évolution du financement de la psychiatrie.

Au-delà de ces mesures, « il s’agit de structurer le parcours de santé mentale, afin de favoriser le repérage des troubles et l’accès aux soins de santé mentale le plus tôt possible », indique le ministère. À cette fin, sont précisées les conditions de mise en œuvre des Projets territoriaux de Santé mentale (PTSM). Ils doivent permettre à tous les acteurs concernés (secteurs de psychiatrie, équipes de soins primaires, communautés professionnelles territoriales de santé, plates-formes territoriales d’appui, médecins généralistes et spécialistes, établissements et services médico- sociaux, collectivités territoriales…) de se rassembler dans des réseaux territoriaux de partenariats. Cela pour structurer une offre de proximité, sanitaire et sociale, assurant une continuité du suivi tout au long du parcours. Le recours à la télémédecine sera également encouragé pour les populations fragiles et dans les zones sous-denses.

Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale ainsi que la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique

« Les personnes concernées doivent pouvoir vivre au milieu de tous, accéder et participer aux mêmes activités que tous, être et rester utiles aux autres, dans le respect et la richesse de leur différence », insiste le ministère des Solidarités et de la Santé. À ce titre, elles bénéficieront de l’appui du dispositif des « emplois accompagnés » qui va se déployer sur l’ensemble des territoires et qui, grâce à un accompagnement médico-social et à un soutien à l’insertion professionnelle, doit permettre d’obtenir et de garder un emploi rémunéré sur le marché du travail. L’accès et le maintien des personnes dans un logement autonome ou accompagné est une autre condition essentielle de leur autonomie. À cet effet, elles bénéficieront, outre de l’extension du dispositif « un chez soi d’abord », de l’accès au dispositif d’habitat inclusif prévu dans le projet de loi Elan. Enfin, un appui renforcé sera apporté aux groupes de pairs qui permettent de mieux recueillir leur parole et de partager et valoriser leur expérience.

Agnès Buzyn réunira une fois par an le CSSMP, dont les 29 membres représentatifs de diverses sensibilités et légitimités seront appelés à suivre les mesures engagées.


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