Sécurité sociale : face aux déficits records, la Cour des comptes demande « d’agir sur les dépenses »

Publié le 8 octobre 2020 à 8h40 - par

Le déficit abyssal de la Sécurité sociale, creusé par la Covid et qui devrait perdurer plusieurs années, « suppose d’agir sur les dépenses », en premier lieu celles de santé, affirme la Cour des comptes dans un rapport publié mercredi 7 octobre 2020.

Sécurité sociale : face aux déficits records, la Cour des comptes demande "d'agir sur les dépenses"

Entre le bond des dépenses liées à l’épidémie et la chute des recettes dues à la crise économique, la Sécurité sociale devrait enregistrer une perte historique de 44,4 milliards d’euros cette année, ramenée à 27,1 milliards en 2021, mais encore supérieure à 20 milliards par an jusqu’en 2024, selon le projet de budget présenté par le gouvernement la semaine dernière.

Une perspective insatisfaisante pour la Cour des comptes, qui juge « essentiel de reconstruire dès à présent une nouvelle trajectoire de retour à l’équilibre ».

Mais si possible sans allonger le remboursement de la dette sociale (déjà repoussé de 2024 à 2033) ni accroître les prélèvements (déjà augmentés de 20 milliards en dix ans).

Ce qui ne laisse d’autre option qu’un « effort renforcé de maîtrise des dépenses », surtout pour le système de santé qui va bénéficier de hausses de salaires et d’investissements importants, ce qui « justifierait pour contrepartie des réorganisations de l’offre de soins ».

La Cour conseille donc d’« approfondir » les coopérations entre hôpitaux voisins et de les « encourager, là où c’est possible, à fusionner ».

Elle pointe aussi des « chevauchements » dans certaines dotations du ministère et des agences régionales de santé, qui pourraient « en réduire le coût de gestion ».

Des économies sont également suggérées sur les dispositifs médicaux, notamment via « des objectifs de baisses tarifaires ».

Le rapport recommande en outre « une remise en ordre » des minima de pension, dont les règles varient d’un régime de retraite à l’autre, sans garantir le niveau de 85 % du Smic pourtant inscrit dans la loi depuis 2003.

Des « améliorations » sont enfin préconisées du côté des caisses d’allocations familiales, qui n’ont pas réussi à « atteindre les objectifs fixés de créations de places en crèche », ni à « corriger les inégalités territoriales » en la matière.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2020


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