« Le bruit est un son dont on ne veut pas et qui peut générer de la violence. À la différence du XIXe siècle, le bruit des villes aujourd’hui ne désemplit jamais », a déclaré à la presse Christian Hugonnet, président de l’association « La Semaine du son », qui sensibilise à l’importance de l’environnement sonore.
Selon une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) pour BruitParif réalisée fin 2021 dévoilée jeudi 12 janvier, 78 % des Franciliens sont préoccupés par le bruit, cité comme le 4e inconvénient majeur d’habiter en Île-de-France, à quasi égalité avec la pollution de l’air.
Parmi les sources de bruit qui gênent le plus à domicile, 30 % des répondants citent le trafic routier et 25 % le voisinage.
La crise sanitaire et l’expérience du calme lors des confinements ont par ailleurs fortement changé le rapport au bruit de la population.
« La sensibilité est plus forte qu’avant. Les Franciliens pensent que le bruit a augmenté alors qu’on sait par nos mesures qu’il n’y a pas globalement d’augmentation », a indiqué Fanny Mietlicki, directrice de l’observatoire francilien Bruitparif.
Selon elle, l’exposition au bruit des Franciliens « représente en moyenne une année de vie en bonne santé perdue ».
Parmi les conséquences, 14 % des Franciliens disent prendre des médicaments pour les aider à supporter le bruit et 39 % ressentent un impact direct sur leur santé (fatigue, irritabilité, troubles du sommeil).
De plus, 46 % des télétravailleurs franciliens réguliers sont confrontés à des difficultés pour travailler chez eux. Autre constat, la qualité de l’environnement sonore et l’accès à des zones de calme varient fortement en fonction des revenus.
Selon une seconde étude réalisée fin novembre par OpinionWay sur le bruit dans les cafés, bars et restaurants, 65 % des répondants disent avoir déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit.
L’Ademe (Agence de la transition énergétique) estime les conséquences sanitaires comme économiques du bruit à environ 145 milliards d’euros par an en France, dont 42 milliards pour la seule Île-de-France.
Des labels devraient voir le jour pour valoriser les initiatives d’espaces calmes ou de « moments apaisés » prises par les collectivités et les entreprises privées.
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