Des bonnes pratiques pour prévenir la délinquance

Publié le 5 mars 2014 à 0h00 - par

Inspirées d’expériences locales réussies, des fiches pratiques décrivent comment les élus peuvent lutter contre la délinquance en appliquant la stratégie nationale de prévention 2013-2017.

Afin d’améliorer sur le terrain la lutte contre la délinquance, un recueil de fiches pratiques est disponible sur internet*. Conçues par le Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD), à partir d’expériences locales exemplaires, les documents proposent une méthodologie et des actions à reproduire. L’association des Maires de France (AMF) a participé au référencement des expériences qui ont servi de modèles, aux côtés des ministères membres du CIPD et du Forum français de la sécurité urbaine (FFSU).

Inspirée de la démarche d’Aubervilliers, une fiche explique comment associer les habitants à l’élaboration du schéma local de la tranquillité publique et à son application. Objectifs : résoudre des problèmes précis, favoriser la réappropriation de l’espace public par la population, améliorer les relations entre les habitants et les institutions et ramener le calme dans les espaces publics ciblés. 

Il faut tout d’abord constituer un groupe opérationnel d’une dizaine de personnes, réunissant des élus, des services de la commune et de l’intercommunalité, des représentants de la police municipale et de l’État (police ou gendarmerie nationale, délégué du préfet), et d’autres intervenants : bailleurs sociaux, société de transports, médiateurs, associations de commerçants… Au cours d’une réunion publique, il consulte la population de la commune (ou celle du quartier concerné seulement), en présentant la démarche de schéma local envisagée.
 

Visites de terrain

Dans un deuxième temps, le groupe opérationnel recense les causes de troubles à la tranquillité publique, en se rendant sur le terrain avec un responsable de la commune. Ils suivent un itinéraire fixé grâce aux échanges de la réunion publique, et prennent des photos illustrant les difficultés constatées : campements illicites, stationnement de sans domicile fixe… Ces « diagnostics en marchant » permettent d’élaborer un plan d’action assorti de mesures concrètes, qui sera ensuite présenté aux habitants lors d’une nouvelle réunion publique.

Chaque semestre, des visites de terrain sont organisées pour vérifier la bonne application des actions et identifier de nouvelles difficultés, le cas échéant. Lorsque la situation locale est particulièrement dégradée, le groupe opérationnel peut effectuer des visites inopinées, à condition de garantir la sécurité des participants.

Un logiciel cartographique peut être utilisé si la taille de la commune et l’intensité de la délinquance le justifient. Il est important d’associer habitants et usagers de l’espace public à toutes les étapes du plan – dont la durée initiale doit être limitée à deux ans. Il convient également d’organiser régulièrement des réunions avec la population tout au long du déroulement de ce plan, au moins tous les six mois.

Une évaluation, à base d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs (questionnaire de satisfaction notamment) doit être effectuée dès la première réunion de restitution. Le budget, variable en fonction des actions réalisées, peut mobiliser diverses sources de financement : fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), crédits de la politique de la ville, et lignes budgétaires des collectivités, des bailleurs sociaux ou des opérateurs de transport.

Une autre fiche décrit la création d’un office de la tranquillité publique, dans les grandes villes ou les agglomérations, à l’instar de la ville de Toulouse. Il a pour but de renforcer la coopération entre institutions, équipes de médiation et population.
 

Marie Gasnier
 

* Source : Stratégie nationale de prévention de la délinquance 2013-2017, Fiches de bonnes pratiques, Février 2014


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