Terrorisme et radicalisation : 61 pays européens et méditerranéens feront front commun

Publié le 6 octobre 2017 à 5h40 - par

Dans une déclaration commune, signée à Nice le 29 septembre, soixante-et-un élus d’Europe et du bassin méditerranéen s’engagent à se coordonner pour prévenir la radicalisation et lutter contre le terrorisme dans les villes. Ils réclament notamment une aide de l’Europe.

Terrorisme et radicalisation : 61 pays européens et méditerranéens feront front commun

Partenariats avec l’État, aménagement des bâtiments et espaces publics, utilisation du savoir, de la culture et de l’art au service de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent… Réunis pendant trois jours au Centre universitaire méditerranéen de Nice, les maires de grandes agglomérations européennes et du bassin méditerranéen (Afrique du Nord et Moyen-Orient) ont réfléchi à diverses solutions pour prévenir la radicalisation et sécuriser l’espace public, afin d’éviter que le terrorisme ne gagne du terrain. À cette occasion, soixante-et-un d’entre eux ont signé le 29 septembre une déclaration commune contre le terrorisme.

Convaincus de la nécessité d’agir ensemble, de façon coordonnée, et « conscients que les villes, en première ligne face au terrorisme, représentent aujourd’hui le niveau pertinent pour répondre aux attentes de la population », les élus euro-méditerranéens réclament notamment le soutien des instances nationales, européennes et internationales. Dans la déclaration de Nice, ils s’engagent à mutualiser leurs moyens et leurs expériences et à adopter une stratégie commune. Ils prévoient d’échanger les informations, et de mettre en œuvre une réflexion générale à l’échelle européenne et internationale sur les statuts et les prérogatives des polices locales ainsi que sur leur coopération. Bien entendu, ils vont « poursuivre leurs efforts et innover sans cesse pour sécuriser les espaces publics » afin de protéger les citoyens. Ces soixante-et-un pays vont élaborer ensemble un « plan d’actions pour des coopérations entre les villes », qui intégrera les aspects éducatifs, sociaux, préventifs et numériques, qu’ils présenteront à la Commission européenne, à l’Union pour la Méditerranée et à l’Unesco.

Par ailleurs, les élus demandent un renforcement de leurs moyens financiers, qui leur permettrait non seulement d’engager des actions de coopération, de recherche, d’évaluation et de sécurisation des espaces publics, mais aussi de venir en aide aux victimes. Ils en appellent notamment à la création d’un fonds européen pour soutenir la sécurisation des espaces publics dans les villes. L’occasion pour le commissaire européen à la sécurité, Julian King, présent à la rencontre du 29 septembre, de rappeler que l’Union européenne soutient financièrement les États-membres pour renforcer la sécurité et lutter contre le terrorisme ou la criminalité organisée. Il a notamment annoncé que la Commission européenne apportera cette année 100 millions d’euros supplémentaires au Fonds européen pour la sécurité intérieure, dont 10 millions pour des projets relatifs à la sécurité des espaces publics.

Pour sa part, Christian Estrosi, président du réseau des Villes Euromed et maire de Nice, a précisé que sa ville a dû débourser, seule, 20 millions d’euros pour renforcer la sécurité de l’espace public, à la suite de l’attentat terroriste dont elle a été victime le 14 juillet 2016.

De même « qu’aucun État ne peut lutter seul contre le terrorisme », la coopération des communes en matière de sécurité s’avère indispensable pour faire face à la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent…

Marie Gasnier


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