Les maires doivent contribuer à prévenir la radicalisation

Publié le 19 janvier 2016 à 7h30 - par

Les élus, qui connaissent bien leurs habitants et disposent de pouvoirs de police, sont appelés à collaborer avec les préfets au dispositif gouvernemental de prévention du terrorisme.

Les maires doivent contribuer à prévenir la radicalisation

En décembre dernier, l’Association des Maires de France appelait les maires à s’associer à la prévention et à l’accompagnement des familles prévus par le plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes d’avril 2014. Ce sont les préfets qui suivent l’application du plan, géré par le secrétaire général du comité interministériel de la prévention de la délinquance (SGCIPD).

Les communes doivent notamment afficher le numéro vert (0 800 005 696) du Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR) ; les familles et les proches, inquiets du basculement d’une personne dans la radicalisation, y sont écoutés, conseillés et orientés. Ils peuvent ainsi signaler une situation inquiétante et menaçante. La commune doit aussi diffuser l’adresse du site www.stop-djihadisme.gouv.fr, sur lequel un formulaire de signalement en ligne est disponible, et afficher la première page d’une plaquette d’information.

Le préfet organise la prise en charge des familles et celle du signalé. Il avise le procureur de la République qui peut envisager des mesures d’assistance éducative pour les mineurs. Avec son accord, le préfet informe le maire de la commune concernée. Tous les signalements sont transmis à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et au service central du renseignement territorial (SCRT).

En vertu de leurs pouvoirs de police et de leurs compétences sociales, les maires qui connaissent bien leurs concitoyens doivent participer à la cellule de suivi (cf. encadré), pour compléter les actions et assurer une cohérence de la prise en compte des situations individuelles sensibles.

Des fiches-repères d’expérimentation coordonnées par le SGCIPD, enrichies par les remontées d’information et d’expériences, apportent une première réponse à la radicalisation : prise en charge psychologique d’un mineur devant faire l’objet d’un signalement ou d’un mineur en situation d’échec et de fragilité devant faire l’objet d’un signalement, soutien des familles dont l’enfant est parti en zone de conflit…. Mais elles nécessitent l’adhésion des individus, dont le degré d’endoctrinement sera un facteur de réussite important.

Depuis fin 2014, le fonds interministériel de la prévention de la délinquance (FIPD) est orienté en priorité sur la prévention de la radicalisation : 60 millions d’euros sur trois ans visent à renforcer les dispositif de lutte contre le terrorisme, dont la vidéoprotection et la sécurisation des sites sensibles, l’équipement des polices municipales en gilets pare-balles et terminaux portatifs de radiocommunication…

Par ailleurs, l’AMF a demandé que les maires et les présidents d’intercommunalité soient associés aux formations sur la prévention de la radicalisation organisées par la SGCIPD, afin qu’ils puissent réagir en connaissance de cause.

 

Marie Gasnier

 

Depuis février 2015, une cellule de suivi est organisée dans chaque département pour traiter les situations signalées. Activée par le préfet, en lien avec le procureur de la République, elle mobilise de nombreux partenaires : services de l’État, police, gendarmerie, Éducation nationale, protection judiciaire de la jeunesse, Pôle emploi, mission locale, services sociaux du conseil départemental, maire de la commune concernée, associations intervenant en direction des familles et des jeunes…

La cellule de suivi peut prévoir une prise en charge spécifique de la famille (réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement portés par des associations ou les CAF) et de la personne signalée : parcours de réinsertion individualisé, chantiers et séjours éducatifs, parcours d’insertion sociale et professionnelle…

L’action des cellules de suivi sera notamment articulée avec celle des conseils locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD et CISPD).


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