La Garantie jeunes propose une allocation mensuelle (d’un montant maximal de 497 euros) et un accompagnement intensif, individuel et collectif, en mission locale pendant un an aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont « ni en emploi ni en études ni en formation » et en situation de précarité financière.
Créé fin 2013 et généralisé en 2016, ce dispositif est considéré comme efficace : selon la Dares, fin 2019, les trois quarts des bénéficiaires ont un niveau en dessous du Bac et 43,5 % d’entre eux ont accédé à un emploi, à une formation, à un contrat en alternance, ou à une création d’entreprise.
Mais il n’a concerné que 100 000 bénéficiaires en 2019 car les conditions d’entrée « excluent un certain nombre de jeunes précaires », selon Antoine Dulin, président du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse, une commission placée auprès du Premier ministre qui a réalisé le rapport.
Le rapport propose notamment de revoir les conditions de ressources et de supprimer le critère « sans emploi, ni études, ni formation » car cela exclut par exemple des salariés occupant des « emplois alimentaires » sur des contrats très courts.
Il suggère de ne pas limiter la durée à un an, trop courte pour accéder à un logement, et de ne pas orienter l’accompagnement uniquement sur l’emploi pour toucher des publics qui ont d’autres difficultés, comme les mineurs non-accompagnés.
« La Garantie jeunes doit être demain la porte d’entrée pour tous les parcours d’accompagnement des jeunes en situation de précarité puisqu’elle allie accompagnement et garantie de ressources », explique M. Dulin. « C’est une allocation au montant du RSA, mais avec un accompagnement qui a toujours été le point faible des minimas sociaux RMI/RSA », dont les 16-25 ans ne bénéficient pas, ajoute-t-il.
Cela passera par un renforcement des missions locales en personnel et en locaux. « Il est fondamental de continuer à verser aux missions locales 1 600 euros pour chaque jeune suivi car la force de la Garantie jeunes par rapport au RSA, c’est que l’accompagnement est financé », plaide M. Dulin.
Pour lui, il y a « une fenêtre de tir » avec la volonté du gouvernement de financer en 2021 au moins 200 000 Garanties jeunes. Mardi 5 janvier, Élisabeth Borne, favorable à une « Garantie jeunes universelle » plutôt qu’un RSA jeunes, s’est engagée à « ce que chaque jeune ne soit pas empêché d’entrer dans un parcours vers l’emploi parce qu’il aurait un problème de rémunération ».
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