Le Premier ministre a présenté, mardi 15 juillet, les grandes lignes des projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Avec, à la clé, 43,8 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit public à 4,6 % l’an prochain. Les annonces de François Bayrou ont aussitôt suscité de très vives réactions parmi les acteurs de la solidarité.
Le jour même, l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS) a alerté le gouvernement sur « le coût humain de l’austérité sociale ». La non-revalorisation des prestations sociales et le plan d’économies dévoilé se traduisent, de fait, par une « année blanche » pour l’action sociale de proximité et auront des « conséquences sociales dramatiques », prévient l’Union nationale des CCAS.
Les annonces du Premier ministre interviennent alors que l’Insee a révélé, à peine quelques jours auparavant, l’explosion du taux de pauvreté en France : 15,4 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, « un niveau historique, inédit depuis plus de 30 ans ». Depuis des mois, l’UNCCAS tire la sonnette d’alarme face à l’augmentation exponentielle des besoins : hébergement d’urgence, précarité énergétique, aide alimentaire, maintien à domicile, santé mentale… « Les services publics locaux sont à la limite de la saturation. Les mesures annoncées, loin de répondre à cette crise sociale profonde, ne feront qu’en aggraver les effets », prédit l’Union nationale des CCAS.
Pour une reconnaissance pleine et entière de l’action sociale locale de proximité
« L’État peut-il aujourd’hui se permettre de se désengager davantage ? », interroge l’UNCCAS. Selon elle, le scenario est écrit d’avance. On se dirige tout droit vers une rupture d’accès aux droits et des parcours de soin, prélude à une aggravation des inégalités. L’Union nationale des CCAS entend bien la nécessité de l’effort financier. « Mais qui assumera son coût humain ?, demande-t-elle. Derrière les chiffres, ce sont des situations humaines qui se dégradent, des travailleurs sociaux et des élus locaux qui devront faire face, sans moyens supplémentaires ». L’UNCCAS participera pleinement au débat budgétaire et appelle à une reconnaissance pleine et entière de l’action sociale locale de proximité.
