Réglementation, technologies, risques… L’observatoire sur l’intelligence artificielle générative (IAG) que la ville et la métropole de Rennes (Ille-et-Vilaine) ont lancé en septembre s’attachera à suivre les évolutions de ce nouvel outil et son utilisation par les agents. « Notre rôle n’est pas de faire de l’innovation à tout prix, mais en tant que défenseur de l’intérêt général, nous devons faire en sorte de maîtriser et surtout de poser un cadre d’usage autour de l’intelligence artificielle dans nos services et pour nos usagers-agents », précise Johan Theuret, directeur général adjoint chargé du pôle ressources Rennes-Métropole et ville de Rennes, et cofondateur du think tank Sens du service public. Une démarche qui est loin de soulever uniquement des questions techniques. « Il est nécessaire de s’interroger également sur les valeurs démocratiques de l’IAG : la transparence, la souveraineté, l’égalité d’accès, le respect de la loi et des droits fondamentaux… », poursuit Johan Theuret.
Une mission ponctuelle commune aux deux collectivités analyse depuis 2023 les enjeux et les impacts de l’IAG. Objectif : poser un cadre clair, garant des valeurs du service public et de l’intérêt général, à travers une méthodologie et une vigilance communes. La mission, qui rassemblait sept grands services et directions, est désormais remplacée par l’observatoire. Elle avait pour tâche de lancer le projet et de préparer un rapport sur l’usage de l’intelligence artificielle générative.
Dans un premier temps, la mission a cartographié les risques liés aux usages qu’en font les agents, en s’appuyant sur la stratégie interne pour un numérique responsable, cosignée par les deux collectivités. Ce travail a été complété par une étude sur les usages souhaités et les impacts envisagés sur les agents, confiée à une stagiaire de l’Institut national des études territoriales (Inet). En effet, la mission devait évaluer l’impact de l’IAG à l’échelle du service public (besoins et usages, risques et dépendances éventuelles) et anticiper ses conséquences positives ou négatives, pour conserver un service public « robuste ». In fine, la mission devait établir un cadre de référence et rédiger recommandations et principes d’usages.
Usage éclairé de l’IAG
Son rapport évalue l’impact de l’IAG sous différents angles : environnemental, RH, gouvernance… Il fournit des recommandations et des principes d’usages, élaborés en co-construction par tous les acteurs du numérique des deux collectivités. Ce document permet aux agents de se familiariser avec l’IAG et leur donne des clefs de compréhension pour en faire un usage éclairé : acquisition de compétences technologiques (manipulation des supports et compréhension des fonctionnements), capacité à exercer son esprit critique, acquisition de compétences liées au langage numérique.
Même si les impacts de l’IAG sur les métiers seront différents, la mission a identifié trois catégories d’usages : rédaction et synthèse de documents pour les assistantes administratives, traduction pour les agents d’accueil, accès à la connaissance pour certains agents. Le rapport décrypte les principaux risques et rappelle les grands principes d’utilisation (cf. encadré). Sous licence libre, il sera ouvert, révisable et adaptable en fonction de l’évolution des connaissances et des techniques et des retours d’expérience.
Marie Gasnier
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