La gestion urbaine intelligente concerne aussi les petites communes, selon une enquête Infranum/FNCCR/Banque des territoires

Publié le 8 février 2024 à 10h45 - par

Énergie, éclairage public, eau, voirie, déchets, gestion des risques… Le premier observatoire des territoires connectés et durables montre que les réseaux d’objets connectés sont plutôt dédiés aux métiers et de plus en plus souvent mutualisés.

La gestion urbaine intelligente concerne aussi les petites communes, selon une enquête Infranum/FNCCR/Banque des territoires
© Par tippapatt - stock.adobe.com

« La smart city n’est plus l’apanage des grandes villes », selon le premier observatoire des territoires connectés et durables, présenté par Infranum, la Fédération nationale des collectivités concédantes et des régies (FNCCR) et la Banque des territoires, le 1er février 2024 à Paris. Les petites collectivités, y compris rurales, commencent à utiliser des capteurs connectés et des plateformes de données.

En effet, les projets « intelligents » s’adaptent aux territoires qui peuvent s’appuyer sur des réseaux d’objets connectés dans un ou plusieurs domaines, relatifs notamment à la transition environnementale (énergie des bâtiments, éclairage public, eau, voirie et stationnement, déchets) ou à la gestion des risques… Ces objets captent des informations et les transmettent, à intervalles réguliers, aux plateformes de données qui produisent des outils de visualisation de la gestion urbaine. Rares sont toutefois les collectivités qui ont mis en place des plateformes de gestion urbaine transversales. Plutôt qu’un pilotage global de la ville, il s’agit, le plus souvent, d’outils dédiés aux métiers (cf. encadré). Ces projets s’inscrivent dans la transformation numérique du territoire et nécessitent de renforcer la sécurité des systèmes d’information.

Au préalable, la collectivité doit recenser les données dont elle dispose déjà et définir précisément ses besoins pour trouver l’offre qui lui correspond. La solution, quasiment sur mesure, sera ainsi adaptée à ses spécificités : patrimoine immobilier, types de bâtiments, densité de population, infrastructure existante… Au-delà des attentes propres à chaque service, il faut déterminer le type d’interface, les fonctions auxquelles agents, élus et citoyens accéderont ou encore les indicateurs de pilotage à construire.

L’observatoire constate souvent une phase d’expérimentation en conditions réelles sur une partie du territoire. Objectifs : vérifier que la solution envisagée répond aux besoins, convaincre les équipes et tester équipements et logiciels avant d’envisager de les généraliser. Ainsi, certaines communes acquièrent quelques capteurs, les comparent, et n’hésitent pas à en changer au cas où ils dysfonctionnent. Pour sélectionner les produits adéquats, il faut notamment dialoguer avec les experts et fournisseurs. Les auteurs précisent que l’absence de dialogue a conduit certaines collectivités à multiplier des micro-solutions de plateformes peu adaptées, sans tenir compte des enjeux de sobriété, de sécurité et d’évolutivité. D’où un renchérissement des coûts et un manque de synergie entre les données produites, qui freine l’innovation. Indépendamment des outils choisis, il faut aussi une stratégie claire sur le lieu où seront stockées les données et sur la propriété de ces données (souveraineté).

L’enjeu, pour les années à venir, semble résider dans la mutualisation des services connectés et des réseaux entre collectivités. Elle facilite les projets et limite les coûts pour les petites et moyennes communes, qui n’ont ni les compétences ni le budget pour déployer leur propre solution. Ainsi, de nombreuses communes s’appuient déjà sur des offres mutualisées d’EPCI et de syndicats, et certains syndicats s’adossent quant à eux à des solutions départementales. Une tendance qui, selon l’observatoire, devrait se renforcer d’ici 2025, les offres de mutualisation étant largement en cours de déploiement. D’autant que, les collectivités étant de plus en plus nombreuses à recenser les données disponibles sur leur territoire, il leur faudra des outils pour traiter et visualiser toutes ces informations.

Martine Courgnaud – Del Ry

Les objets connectés, quelques usages

Analyse de consommation, relevé de compteurs, repérage de fuites d’eau sur canalisations, optimisation de l’arrosage des espaces verts, pilotage de l’éclairage public à distance, alertes (suivi de cours d’eau, mesures de crues, détection de départs de feu, anticipation de tempêtes…), synchronisation des services d’urgence, repérage des déchets sauvages, optimisation des tournées de collecte…


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