S’il est encore trop tôt pour établir le bilan de l’été 2023, les feux qui ont frappé le territoire national au cours de l’été 2022 ont brûlé 72 000 hectares, rappelle le Gouvernement. D’une ampleur exceptionnelle par rapport aux années précédentes, ces feux sont amplifiés par le réchauffement climatique. Cependant, ils restent pour l’essentiel – dans neuf cas sur dix ! – d’origine humaine. Et, 80 % de ces feux naissent à l’interface entre la ville et la nature, là où se déroulent les activités humaines. Les feux menacent aussi directement les biens et les habitations, singulièrement lorsque ceux-ci sont situés à proximité d’une forêt ou d’un espace sensible à l’incendie.
À la suite des incendies de l’été 2022, le président de la République a donc annoncé, le 28 octobre 2022, que l’État établirait une carte nationale à une maille fine pour recenser les zones particulièrement soumises à un risque d’incendie de forêt ; une carte portée à la connaissance des élus des territoires, en particulier les maires, accompagnés de recommandations pour la prise en compte de cette connaissance dans leurs choix d’aménagement et d’urbanisme.
Dans ce cadre, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a réalisé une Carte nationale de sensibilité au danger prévisible de feux de forêt et de végétation. Établie à partir d’une méthode mathématique et probabiliste et d’outils d’intelligence artificielle, celle-ci intègre les informations d’images satellitaires décrivant la végétation (type et état de la végétation), l’occupation des sols par des équipements susceptibles d’être à l’origine d’un feu par une probabilité plus forte (infrastructures de transport, lignes électriques aériennes, bâti), ainsi que de données décrivant le climat et le relief. La notion de « sensibilité aux feux » reflète la probabilité du territoire à être touché par un feu de plus de 20 hectares. Elle est représentée selon cinq niveaux allant de sensibilité très faible à très élevée, selon un code couleur usuel.
La saison des feux prise en compte s’étend du 1er mai au 31 octobre de chaque année. Ainsi, la carte n’intègre pas les feux susceptibles de se produire en dehors de cette période, en particulier les feux d’écobuage (ou feux dirigés). « L’objectif est, en effet, d’apporter une information caractérisant la saison la plus propice aux feux de forêt et de végétation, lorsque le danger peut atteindre des niveaux élevés », explique le ministère.
Par une circulaire signée le 26 juillet 2023, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a demandé aux préfets de départements de mettre ces éléments cartographiques à la disposition des élus compétents en matière d’urbanisme, afin qu’ils adaptent leurs décisions d’urbanisme pour intégrer au mieux le risque d’incendie de végétation et de forêts. Christophe Béchu leur a également transmis des dispositions types à insérer dans les règlements d’urbanisme pour les aider et les accompagner dans ce travail. « Cette carte nationale de sensibilité aux feux apporte une connaissance nouvelle et nuancée de l’exposition du territoire hexagonal et de la Corse aux feux de forêt, précise le ministre. Cette connaissance nouvelle sera utile au développement de la culture du risque et à la bonne information de nos concitoyens, utile pour les maires, qui pourront ainsi adapter leur politique d’urbanisme, utile aussi pour les services de lutte, dont je salue l’engagement. »
