Le très haut débit pour tous en 2022 sur le bon chemin

Publié le 24 mai 2019 à 10h58 - par

Dévoilé le 21 mai, le septième Observatoire du très haut débit InfraNum-Avicca montre que les industriels pourront tenir les engagements du très haut débit pour tous en 2022 dont 80 % en fibre optique, à condition de construire chaque année quatre millions de nouvelles prises. Mais pour le tout fibre en 2025, les financements manquent encore.

Le très haut débit pour tous en 2022 sur le bon chemin

Les signaux sont très positifs, on sera capables de tenir les engagements du plan France très haut débit (France THD)*, a affirmé Étienne Dugas, président d’InfraNum (fédération des industriels du numérique), lors du colloque Trip de l’Avicca, le 21 mai. Ce qui était difficile à imaginer jusqu’à présent – déployer 80 % de fibre optique en 2022 soit près de 31 millions de prises – est donc « désormais envisageable, voire certain ». Cela signifie un rythme de 4 millions de prises FTTH par an entre 2019 et 2022 (15 000 lignes par jour !), sachant que 3,2 millions « seulement » ont été construites en  2018. Les recrutements devront plus que doubler pour réussir cette prouesse, bien que les industriels déplorent avoir toujours du mal à recruter des salariés.

Le septième Observatoire du très haut débit, réalisé par InfraNum en partenariat avec l’Avicca, la Banque des territoires et le CGET, montre notamment que, sur ces 31 millions de prises à construire, plus d’un tiers (10,5 millions prévues fin 2022) le seront par les réseaux d’initiative publique (RIP). Au-delà, il faudra encore déployer 6,4 millions de prises supplémentaires pour le tout fibre en 2025.

Malgré ce satisfecit, les collectivités attendent toujours que l’État rouvre le guichet de financement des réseaux d’initiative publique. Car 3 millions de prises FTTH à déployer dans les zones RIP, les plus difficiles à réaliser car les plus éloignées, n’ont toujours aucune source de financement. Elles nécessiteront plus de 5,7 milliards d’euros d’investissement, dont 2,6 milliards d’euros de fonds publics sur lesquels la contribution de l’État s’élèverait à 800 millions d’euros ; soit nettement moins que les 1,2 à 1,5 milliard d’euros envisagés en 2017 par le ministre de la Cohésion sociale de l’époque, Jacques Mézard.

Peu de temps après avoir « fermé » ce guichet (c’est-à-dire que les collectivités ne pouvaient plus déposer de demande de financement), le  gouvernement avait lancé début 2018 les « AMEL » (appels à manifestations d’engagements locaux) ; une procédure qui permettait aux collectivités de faire appel aux opérateurs privés pour achever les réseaux en zone rurale, en économisant ainsi de l’argent public. Sur sept dossiers AMEL déposés, trois viennent seulement d’être validés. Et Julien Denormandie, ministre chargé des Relations avec les collectivités locales, de la Ville et du Logement, a annoncé lors du colloque Trip que les dossiers de candidature AMEL seront irrecevables après le 15 juin.

Alors que Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et président de l’Avicca, a insisté sur la réouverture du guichet, le ministre a expliqué que, pour « donner une chance aux AMEL », il fallait suspendre le guichet le temps que les AMEL se mettent en place. Julien Denormandie a précisé qu’une évaluation très précise des besoins est en cours (engagements, crédits de paiement, temporalités…) et se poursuivra jusqu’à la fin de l’été. Ils seront ensuite débattus dans la loi de finances.

Martine Courgnaud – Del Ry

* Le plan France THD prévoit un bon débit pour tous en 2020 et le très haut débit pour tous en 2022, dont 80 % en fibre optique.
 

« Poliment écoutées, mais jamais entendues », « les associations de collectivités regrettent d’envisager » de devoir quitter le Comité de concertation France très haut débit. « Un perte de temps, selon le président de l’Avicca.


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