« En septembre dernier, chez Hugo Décrypte, je prenais un engagement : mettre en place le passe rail en France », a rappelé le président de la République dans une vidéo postée sur TikTok.

« Vous pourrez donc parcourir la France et c’est bon pour l’écologie, c’est bon pour les économies », a-t-il ajouté.

Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a dû tordre le bras de certaines régions pour y arriver, mais le passe rail à 49 euros par mois pour les jeunes de 16 à 27 ans sera enfin disponible à la vente mercredi 5 juin 2024.

Il doit permettre à ses détenteurs de réserver sur n’importe quelle plateforme de vente de billets des places à zéro euro pour voyager en TER, Intercité ou train de nuit, sauf pour les liaisons internationales.

Seuls les déplacements entre gares d’Île-de-France ne sont pas éligibles. Mais il est possible d’emprunter un Intercité ou un TER depuis Paris pour rallier une autre région gratuitement.

L’achat d’un passe se fera également sur un mois glissant, c’est-à-dire qu’un passe acheté le 14 juillet courra jusqu’au 14 août.

Le gouvernement table sur la vente de 700 000 passes, selon une source gouvernementale. Le coût de la mesure est évalué à un peu moins de 15 millions d’euros, dont 80 % sera pris en charge par l’État et 20 % par les régions, habituelles autorités organisatrices des trains régionaux.

L’objectif est ambitieux car un passe rail estival réservé aux jeunes a déjà existé en France en 2020 et 2021. Pour 29 euros, il permettait d’emprunter à volonté n’importe quel TER partout en France – sauf en Île-de-France -, mais pas les Intercités ni les trains de nuit.

La SNCF en a écoulé 70 000 en 2020 et 84 000 en 2021.

L’exemple allemand

L’ancien ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, avait un temps défendu l’idée d’un passe universel, pour tous les âges et sur toute l’année, sur le modèle de l’Allemagne.

L’expérience, scrutée de près par la France, a rencontré un certain succès outre-rhin mais sans inciter les gens à délaisser la voiture. Le passe allemand a été plébiscité par des usagers réguliers du rail, selon une source gouvernementale.

Les régions ont également rapidement fait savoir qu’elles ne financeraient pas une mesure d’une telle ampleur. L’Île-de-France n’a d’ailleurs pas souhaité participer au dispositif cet été car le prix d’un passe Navigo mensuel s’élève à 86,40 euros, soit près du double de celui du passe rail.

Patrice Vergriete a récemment dit à des journalistes espérer intégrer la région capitale à partir de l’été 2025.

Une évaluation de l’expérience sera menée avant la fin de l’année pour reconduire le dispositif ou non en 2025 mais aussi l’adapter en termes de tarifs ou de public cible.

Le gouvernement a l’intention de regarder le nombre de passes vendus mais aussi le nombre de billets, les destinations privilégiées et si les jeunes l’utilisent dans le cadre de leurs jobs d’été.

L’engouement pour les trains régionaux en France est en pleine expansion. Entre 2019 et 2023, la fréquentation de ces trains a bondi de 21 %.

La SNCF a récemment mené une étude de grande ampleur pour dresser le profil type du client TER. Elle a constaté que 60 % des usagers avaient moins de 35 ans et que les 18-26 ans représentaient près du tiers des voyageurs empruntant ce moyen de transport.

Les régions rivalisent d’offres attrayantes, notamment à destination des jeunes, pour les inciter à prendre les trains régionaux.

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