Les communes refusent de sacrifier leurs festivals aux Jeux Olympiques de 2024

Publié le 7 novembre 2022 à 13h52 - par

Pour l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), la sécurisation des JO de Paris 2024 ne doit pas se faire au détriment des communes qui accueillent des évènements.

Les communes refusent de sacrifier leurs festivals aux Jeux Olympiques de 2024

Les Français seront-ils privés de leurs festivals favoris au cours de l’été 2024 en raison de l’organisation des Jeux Olympique de Paris ? C’est la vive inquiétude des communes, relayée par l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), après les propos du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer concernant la sécurisation des JO de 2024, qui se dérouleront du 26 juillet au 10 août. Lors de son audition au Sénat, le 25 octobre 2022, Gérald Darmanin a en effet annoncé que la sécurisation des sites olympiques impliquerait « le report ou l’annulation de tous les évènements en France qui demandent des unités de force mobile ou qui demandent la présence très forte de nombre de policiers », tels que les festivals ou les évènements sportifs, et « qu’il n’y aura pas de CRS des plages cette année-là. »

Sa déclaration a aussitôt provoqué un tollé général chez les élus locaux. « La sécurisation des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, qui relève de l’État, ne peut se faire au détriment des communes dynamiques qui accueillent des évènements culturels, sportifs, festifs ou commerciaux. Ces évènements sont essentiels à la vie culturelle du pays, alimentent l’économie et l’emploi local, et participent au rayonnement de la France », a réagi l’AMF, le 29 octobre. Deux jours plus tôt, dans le même esprit, la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) a demandé à la Première ministre d’être rassurée sur le fait que « l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ne se fasse pas au détriment des manifestations culturelles. Nous rappelons que l’été, la vitalité culturelle de la France s’exprime en particulier par ses festivals, facteurs de partage et de brassage des populations, qui animent et font vivre nombre de nos territoires ».

Selon l’AMF, l’annonce du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer menace le maintien de l’ordre public, le dispositif de surveillance et de sauvetage des baigneurs et la protection de l’environnement sur les plages, pourtant très fréquentées en période estivale. « La sécurité est une compétence régalienne et les maires n’ont pas les moyens de pallier l’absence de CRS et autres forces mobiles », rappelle l’association d’élus.

Pleinement consciente du fait que l’organisation des Jeux Olympiques nécessite des mesures exceptionnelles de sécurité, l’AMF plaide pour que celles-ci soient élaborées de manière concertée. Elle a donc saisi la Première ministre pour proposer une concertation formalisée, associant l’ensemble des parties prenantes, afin de « trouver des solutions qui ne pénalisent pas les autres communes de France et une certaine idée de notre pays, dont le rayonnement évènementiel estival, notamment culturel, est une marque de fabrique reconnue dans le monde entier, source d’attractivité, d’identité et d’ouverture ».

Depuis, la ministre de la Culture tente de jouer les arbitres. Mercredi 2 octobre 2022, Rima Abdul-Malak a ainsi reçu les dirigeants des 20 plus importants festivals de l’hexagone. La ministre leur a promis de « reprendre au cas par cas, avec chaque préfet », leur situation, afin de « trouver le point d’équilibre. » Bien décidée à « trouver des solutions », elle a évoqué, par exemple, des décalages « de quelques jours » ou des révisions de « format » pour certaines manifestations. Toutefois, « il y aura peut-être certaines annulations, si certaines solutions ne sont pas trouvées », a reconnu Rima Abdul-Malak.


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