L’éolien « indispensable », les préfets appelés à identifier des zones

Publié le 5 mars 2020 à 16h52 - par

Le gouvernement va charger les préfets d’identifier avec les élus les secteurs adaptés à l’accueil de nouvelles éoliennes, « indispensables » à la transition énergétique, a déclaré mardi 3 mars 2020 la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne.

L'éolien "indispensable", les préfets appelés à identifier des zones

« Ma position sur les éoliennes est très claire : elles sont indispensables à la transition énergétique de notre pays », a dit Mme Borne, relevant que l’an dernier ces turbines ont vu leur production électrique croître de 21 %, réduisant de 6 % les émissions de gaz à effet de serre de la France.

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), feuille de route énergétique du pays, prévoit un doublement de la production éolienne d’ici dix ans.

« Pour autant nous ne réussirons pas le déploiement de l’éolien si nous n’écoutons pas les craintes de certains élus et de certains citoyens » sur leur déploiement et leur répartition, a déclaré Mme Borne : « c’est une question de bon sens puisque sept projets sur 10 font l’objet d’un recours ».

« Un travail est en cours pour trouver un bon équilibre entre le déploiement et l’adhésion et l’acceptabilité, avec notamment une circulaire qui sera adressée aux préfets leur demandant, avec les élus, d’identifier les zones dans lesquelles les éoliennes peuvent se développer sans porter atteinte à notre patrimoine naturel et culturel », a-t-elle ajouté.

« Et il appartiendra aux élus d’introduire les protections paysagères correspondantes dans leurs documents d’urbanisme », a-t-elle dit.

La ministre répondait à une question d’une députée UDI Laure de la Raudière, remontée contre les éoliennes et accusant « certains promoteurs d’éolien de se comporter tels des chasseurs de primes sur nos territoires ».

Un groupe de travail sur « le développement harmonieux de l’éolien » a été installé en décembre au ministère, réunissant développeurs, élus, spécialistes du paysage… notamment pour mieux répartir les parcs, aujourd’hui concentrés dans le nord et l’est.

Mais depuis janvier la situation s’est tendue avec, outre les contestations traditionnelles exacerbées en période de campagne électorale, une déclaration d’Emmanuel Macron assurant à Pau que « de plus en plus de gens ne veulent plus voir d’éolien près de chez eux ».

Mi-février au Sénat, Mme Borne déplorait « des implantations de parcs en covisibilité avec des monuments historiques (…) des dispersions de petits parcs qui donnent une saturation visuelle ».

« Certains se sont empressés de dire que j’étais contre l’éolien », a repris la ministre mardi 3 mars. « C’est une caricature, et le symptôme d’une écologie qui ne se préoccupe pas de mise en œuvre concrète. Moi je porte une écologie qui suscite l’adhésion, et non pas le rejet ».

Le pays compte faire passer la part de l’éolien dans la production d’électricité de 7 % aujourd’hui à 20 % en 2028, l’éolien en mer représentant un quart de cet objectif.

Dans un appel paru mardi dans la Tribune, des acteurs comme France Nature Environnement, la Fondation Hulot, Enercoop ou France Énergie éolienne, ont demandé au gouvernement « de la cohérence et de la clarté », pour permettre un essor de l’éolien « à la hauteur des enjeux de la transition énergétique ».

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