Trouver des solutions pour rafraîchir sa ville

Publié le 20 avril 2023 à 11h10 - par

Fontaines, jardins suspendus, panneaux solaires, revêtements de chaussée drainants… La start-up d’État Plus fraîche ma ville a dévoilé fin mars un service numérique qui accompagne les collectivités dans le choix de solutions adaptées à la surchauffe urbaine et aux périodes de canicule.

Trouver des solutions pour rafraîchir sa ville
© Par Par Aleksej - stock.adobe.com

Avec l’accélération du dérèglement climatique, la température en ville augmente et les vagues de chaleur pourraient être plus fréquentes et plus intenses. La start-up d’État Plus fraîche ma ville, accompagnée par l’Ademe et soutenue par l’Association des Maires de France (AMF), propose un outil numérique pour aider les communes à trouver des solutions de rafraîchissement urbain. En fonction du lieu (bâtiment, parking, rue, place, cour d’école…) et de son contexte, il détaille avec précision les solutions envisageables et le projet à mener : types de matériaux et de mobilier, bénéfices attendus, diagnostic préalable, étapes de mise en œuvre, points de vigilance, coûts, financements possibles. Il suffit de se laisser guider par un arbre de décision pour accéder aux suggestions. Ce site, très complet et didactique, explique pourquoi et comment les travaux à entreprendre seront source de rafraîchissement.

Une trentaine de fiches techniques décrivent les solutions dont disposent les collectivités pour lutter contre les îlots de chaleur, selon des stratégies répondant à leurs besoins spécifiques. Les fiches sont classées en fonction du potentiel de rafraîchissement, du coût et de la durée de mise en œuvre : adaptation des bâtiments et façades, fontaines, jardins suspendus, panneaux solaires, jeux d’eau, revêtements de chaussée drainants ou reflétant le rayonnement solaire…

Le site présente aussi de nombreux retours d’expérience. Comme celui d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis, 89 500 habitants) qui a transformé un parking en îlot de fraîcheur, en créant une « tierce forêt » urbaine. Le projet combine plusieurs approches favorisant le rafraîchissement de l’air et la création d’un écosystème forestier autonome. Après avoir retiré le bitume, le parking a été transformé en espace de vie piéton et végétalisé, avec la plantation de soixante-douze arbres et la pose d’un enrobé drainant. Ce revêtement laisse l’eau de pluie s’infiltrer et diminue l’accumulation de chaleur dans le sol grâce à sa couleur claire qui réfléchit une grande partie du rayonnement solaire. En utilisant l’énergie solaire pour évaporer l’eau, il chauffe moins que les sols imperméables. La gestion alternative des eaux pluviales (captage, stockage et redistribution) permet d’irriguer au plus proche des racines, diminuant ainsi le risque de mortalité des arbres. La végétation a été conçue pour réguler la température. Les essences d’arbres choisies favorisent la capacité de transpiration, les matériaux utilisés rendent le sol plus perméable et le bassin de stockage permet de recréer le cycle de l’eau habituellement supprimé en ville et d’alimenter les arbres en période de canicule.

Combiner ces solutions permet de créer des îlots de fraîcheur pérennes dans des milieux urbains denses privés d’espaces verts. À Aubervilliers, transformer le parking en forêt a réduit la température de surface de 1 à 3 degrés en journée. La température moyenne de rayonnement s’est abaissée de 3 à 10 degrés et le stress thermique de 1 à 3 degrés. Le projet, de 350 000 euros, a été cofinancé par l’Ademe, le conseil général de Seine-Saint-Denis, le conseil régional d’Île-de-France et l’agence de l’eau Seine-Normandie.

De nombreux autres exemples reproductibles sont présentés : désimperméabilisation et végétalisation des cours d’école de Sète, transformation d’une « autoroute urbaine » en couloir vert à Lyon, restauration écologique d’un ruisseau et mise en valeur d’une cascade, jusqu’alors délaissés et utilisés comme égouts dans une cité de Marseille…

Plus fraîche ma ville appelle les collectivités à partager leurs solutions de lutte contre la surchauffe urbaine sur le site toujours en co-construction.

Martine Courgnaud-Del Ry


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