Alors que le harcèlement sexuel est au cœur de l’actualité, le gouvernement a décidé, mi-octobre, d’ouvrir une consultation en vue de présenter au Parlement un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles en 2018. La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui portera le texte aux côtés de la ministre de la Justice, souhaite que ce projet de loi soit élaboré « avec le concours de chaque citoyen, afin que ce soit l’ensemble de la société qui redéfinisse ce qu’elle juge acceptable ou pas ». En participant à l’un des 300 ateliers organisés dans le cadre du Tour de France de l’égalité, chacun pourra participer à l’écriture de cette nouvelle loi, indique Marlène Schiappa.
Le gouvernement prévoit de mener la réflexion autour de trois axes, « qui pourront être complétés en fonction des sujets qui émergeront de la consultation citoyenne », précise-t-il.
L’allongement du délai de prescription pour les viols sur mineurs
Le délai de prescription pour les viols sur mineurs est fixé par la loi à 20 ans à partir de la majorité de la victime. Une femme peut ainsi porter plainte contre l’auteur des faits jusqu’à l’âge de 38 ans. La secrétaire d’État veut ouvrir le débat sur l’intérêt d’un allongement de 10 ans de ce délai, pour donner plus de temps aux victimes parfois sujettes à des troubles de l’amnésie traumatique.
Présomption de non consentement pour les mineurs
Marlène Schiappa souhaite réfléchir à l’établissement d’un âge minimum en-dessous duquel un enfant ou un adolescent serait présumé comme non consentant à un acte sexuel. C’est le cas dans la quasi-totalité des pays développés. En Espagne, par exemple, l’âge minimal est de 12 ans, en Belgique de 14 ans et en Angleterre de 16 ans.
Verbalisation du harcèlement de rue
L’objectif du futur projet de loi est de donner une place égale entre les femmes et les hommes dans l’espace public. « Aujourd’hui, trop de femmes s’y sentent exclues à force de subir des commentaires sexistes. Il faut, d’une part, travailler à la définition de la notion de harcèlement de rue et, d’autre part, engager un travail collaboratif avec les forces de l’ordre pour mettre en place les conditions de la verbalisation », explique la secrétaire d’État.