Après la baisse historique liée à la crise sanitaire enregistrée durant l’année scolaire 2019-2020 et le rebond qui s’est ensuivi, l’activité des accueils collectifs de mineurs (ACM) connaît une évolution contrastée selon les types d’accueil, révèle une récente publication de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP – Fiches repères INJEP [2024/08] – décembre 2024). Les accueils de loisirs proposent dorénavant un nombre de places supérieur à ce qu’il était avant la crise sanitaire en périscolaire (jusqu’à 1,85 million le soir après la classe), comme en période de congés scolaires (jusqu’à 1,25 million en juillet). Ce n’est pas le cas pour les colonies et autres séjours de vacances : leur niveau de fréquentation se stabilise à un niveau inférieur à celui d’avant la crise liée au Covid-19. Ainsi, l’INJEP dénombre 1,34 million de départs d’enfants ou d’adolescents en 2023-2024, contre seulement 670 000 en 2019-2020, mais 1,43 million en 2018-2019.
ACM sans hébergement : davantage de places dans les accueils de loisirs qu’avant la crise sanitaire
Les ACM sans hébergement recensés sont les accueils de loisirs et les accueils de jeunes.
Au cours de l’année scolaire 2023-2024, une commune sur trois disposait d’un accueil de loisirs sur son territoire (11 747) pour un total de 32 000 lieux d’accueil (tous ne sont pas ouverts simultanément) et 2,9 millions de places ouvertes.
- 35 % des places sont destinées à des enfants âgés de moins de 6 ans ;
- 60 % à des enfants âgés de 6 à 13 ans ;
- 5 % à des jeunes âgés de 14 à 17 ans.
Par ailleurs, 327 communes proposaient un accueil de jeunes sur leur territoire pour 454 lieux d’accueil et 12 500 places.
Parmi les quelque deux communes françaises sur trois dotées d’une école maternelle ou élémentaire à la rentrée 2023, plus d’une sur deux disposait également d’un accueil de loisirs pour les enfants âgés de moins de 14 ans. En revanche, moins de 2 % des communes sans école offraient un accueil de loisirs sur leur territoire. « La concentration des accueils de loisirs dans les communes les plus peuplées explique pourquoi neuf écoliers sur dix sont scolarisés dans une commune bénéficiant d’un tel accueil. Globalement, on estime qu’au sein de ces communes, une place est ouverte en accueil périscolaire pour trois écoliers », commente l’INJEP.
Après la baisse importante observée au printemps 2020, à l’été 2020 et au printemps 2021, l’activité au sein des accueils de loisirs s’est redressée, observe l’auteur de l’étude. Le nombre de places proposées lors des petites vacances scolaires (périodes extrascolaires) se stabilise (+ 0,9 % par rapport à 2022-2023) à un niveau qui dépasse celui d’avant la crise sanitaire (en moyenne 100 000 places de plus en 2023-2024 qu’en 2018-2019). Ainsi, 550 000 places ont été proposées au cours des congés scolaires de Noël et près d’un million au cours des congés scolaires de la Toussaint, d’hiver et du printemps. Durant l’été 2024, 1,25 million de places ont été proposées au cours du mois de juillet et près de 850 000 au cours du mois d’août, soit en moyenne 50 000 de plus qu’en 2018-2019.
En périscolaire, le nombre de places a aussi augmenté (+ 3,2 % par rapport à 2022-2023), après avoir baissé sensiblement à la suite de l’assouplissement de la réforme des rythmes éducatifs intervenu en 2017. Au cours des semaines de classe de l’année 2023-2024, 2 millions de places ont été déclarées le lundi, le mardi, le jeudi ou le vendredi, 1,5 million le mercredi et 125 000 le samedi.
ACM avec hébergement : les colos toujours en souffrance
Après la chute historique de 2020 et le rebond qui a suivi, l’activité des accueils avec hébergement s’est stabilisée en 2024, mais peine toutefois à retrouver les niveaux d’avant la crise sanitaire. En effet, le nombre de séjours avec hébergement a progressé de seulement 300 en un an (+ 0,7 %) pour s’établir à 47 500 en 2023-2024, soit un niveau largement inférieur à celui de 2018-2019 (54 800, soit – 13,2 %), pointe l’INJEP. Sans surprise, le nombre de départs d’enfants ou d’adolescents suit une évolution comparable : après deux années historiquement basses, il s’est établi à 1,34 million en 2023-2024, soit une hausse de 17 000 (+ 1,3 %) par rapport à l’année 2022-2023, mais un recul de 91 000 (- 6,3 %) par rapport à 2018-2019.
Le nombre de départs de mineurs l’été s’est stabilisé en 2024 : il s’établit à 990 000, soit à peine plus que l’année précédente, après 960 000 à l’été 2022, 820 000 à l’été 2021 et seulement 430 000 à l’été 2020, mais 1,09 million à l’été 2019. De plus, depuis leur création en 2019, les séjours de cohésion du service national universel (SNU) sont comptabilisés dans les accueils collectifs de mineurs avec hébergement. Le nombre de jeunes partis est passé de 2 000 en 2019 à environ 50 000 en 2023-2024. « Hors SNU, l’écart avec les niveaux d’avant la crise serait donc plus marqué », souligne l’auteur de l’étude. Par ailleurs, la reconduction du dispositif « colos apprenantes » initié à l’été 2020 a facilité le départ en 2023-2024 de 80 000 mineurs issus de publics cibles (quartiers prioritaires de la ville, zones de revitalisation rurale ou encore aide sociale à l’enfance), tout en contribuant au soutien financier d’un secteur d’activité mis à mal par la crise sanitaire, complète l’INJEP.
Enfin, le nombre de séjours à l’étranger (destinés à des mineurs résidant habituellement en France) s’est lui aussi stabilisé, après deux années de rebond : 4 900 séjours ont été organisés en dehors des frontières hexagonales en 2023-2024 pour 120 000 départs de mineurs, soit à peine plus que l’année précédente contre 3 500 séjours en 2021-2022 pour 87 000 départs de mineurs et seulement 585 séjours en 2020-2021 pour 15 000 départs de mineurs. C’est toutefois toujours 30 % de moins qu’avant la crise sanitaire (6 900 séjours à l’étranger en 2018-2019 pour 168 000 départs de mineurs).
En 2023-2024, les jeunes âgés de 6 à 13 ans ont représenté 62 % de l’ensemble des départs de mineurs en séjours avec hébergement, tandis que les plus de 14 ans 35 % et les moins de 6 ans seulement 3 %. Ainsi, les jeunes qui fréquentent les ACM avec hébergement sont en moyenne plus âgés que ceux fréquentant les ACM sans hébergement, conclut l’INJEP.