Harcèlement : les chefs d’établissement regrettent « l’improvisation » du ministère de l’Éducation

Publié le 12 juin 2023 à 14h10 - par

Le principal syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN-Unsa, a déploré lundi 12 juin 2023 « l’improvisation », sur le harcèlement scolaire, du ministère de l’Éducation, qui a demandé à tous les collèges d’organiser une heure de sensibilisation à ce sujet cette semaine.

Harcèlement : les chefs d'établissement regrettent "l'improvisation" du ministère de l'Éducation
© Par Mary Long - stock.adobe.com

« Le message envoyé vendredi pour lundi 12 juin est très mal reçu par la communauté éducative. Car ça n’envoie pas de bons signaux : on improvise sans cesse dans ce ministère », a déclaré à l’AFP Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa.

« Le signal, c’est faites cette séance car c’est le moment. Ça ressemble à un coup de communication, à l’ouverture d’un parapluie. Et ça donne aussi l’impression qu’on ne faisait rien avant », a-t-il ajouté.

« Si on veut faire évoluer la lutte contre le harcèlement, on a encore toute la fin d’année pour une réelle concertation. Il faut prendre le temps de se voir pour savoir comment on prend en charge le sujet des réseaux sociaux, qui est majeur dans la lutte contre le harcèlement », a encore dit le représentant syndical.

Le ministère de l’Éducation, qui a promis de muscler la lutte contre ce fléau après le suicide en mai de Lindsay, une adolescente de 13 ans, a annoncé dimanche 11 juin que tous les collégiens de France devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation sur « le harcèlement et réseaux sociaux ».

Les chefs d’établissement ont, eux, été prévenus vendredi 9 juin, a indiqué M. Bobkiewicz.

Le ministre, Pap Ndiaye, a ainsi demandé aux principaux des 7 000 collèges de France (3,4 millions d’élèves au total) d’organiser cette intervention en lien avec les équipes éducatives.

Pap Ndiaye réunira par ailleurs mardi 13 juin en visioconférence les 14 000 chefs d’établissement (collèges et lycées), ainsi que les inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN) ou les recteurs, pour leur « rappeler l’ensemble des leviers à leur disposition » et « recueillir leurs remontées de terrain ».

Mis sous pression par la famille de Lindsay, qui a mis fin à ses jours en mai dans le Pas-de-Calais, le Gouvernement a annoncé la semaine dernière que la lutte contre le harcèlement serait la « priorité absolue » de la rentrée 2023.

Reconnaissant que l’Éducation nationale a « encore du chemin à faire », M. Ndiaye a promis le 6 juin des moyens supplémentaires pour lutter contre le harcèlement scolaire. Un référent sur le harcèlement (infirmière, Conseiller principal d’éducation ou enseignant) devra notamment être nommé dans chaque établissement à la rentrée.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2023


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Éducation »

Voir toutes les ressources numériques Éducation