INITIATIVE. À Montereau, la cantine coûte 1 euro depuis 2015

Publié le 17 avril 2019 à 10h45 - par

La ville de Seine-et-Marne a plafonné le prix des repas de la cantine scolaire. Cette décision s’est traduite par une explosion du taux de fréquentation. Une décision de justice sociale, selon le maire James Chéron.

À Montereau, la cantine coûte 1 euro depuis 2015

L’alimentation est un droit fondamental des enfants », a affirmé Emmanuel Macron, en prélude à la présentation de son plan pauvreté en septembre dernier. Et d’ajouter : « L’accès à la cantine sera rendu plus universel en développant les repas à 1 € pour les personnes les plus pauvres. De nombreux maires ont déjà pris des initiatives fortes en la matière que je salue ». Parmi ces maires en quête de justice sociale, James Chéron, à la tête de Montereau-Fault-Yonne (77), qui n’a pas attendu le plan pauvreté pour « offrir un service public plus juste qui rende du pouvoir d’achat aux habitants ».

En effet, depuis septembre 2015, la commune de Seine-et-Marne a plafonné le prix des repas de la cantine scolaire à 1 €. « Tous les élèves des écoles maternelles et élémentaires habitants la commune paient ce tarif, indépendamment du revenu des parents, explique James Chéron. Et pour les familles les plus modestes, elles bénéficient du tarif du quotient familial, et continuent de payer moins de 1 € ». Et l’édile de poursuivre : « C’est une question de justice sociale. D’abord, parce que la commune compte bon nombre de travailleurs pauvres. Mais pas seulement. Pour les familles les plus aisées qui sont au plafond de la tarification, c’est la double peine. Elles sont les plus contributives en matière d’impôts et de taxes, et payaient avant 2015 chaque repas 6 €. Enfin, nous avons la garantie d’assurer à chaque enfant un repas complet et équilibré par jour ». Alors qu’en parallèle à la tarification unique, la ville s’est engagée à proposer des alternatives végétariennes aux enfants à chaque repas, Montereau, qui compte 2 700 élèves dans ses écoles maternelles et élémentaires, a vu les enfants affluer dans ses cantines scolaires. « Dès la rentrée 2015 nous avons constaté une hausse de 57 % du nombre d’élèves.

Aujourd’hui, les effectifs se maintiennent avec 77 % d’élèves inscrits aux restaurants scolaires, soit 21 40 élèves. Sur un an, nous servons aujourd’hui 145 000 repas, contre 92 000 sur l’année scolaire 2014-2015 », comptabilise James Chéron. Alors que le coût moyen d’un repas, matières premières, personnel et transport compris, s’élève à 9,05 €, c’est la commune qui prend en charge la différence. « Malgré ce surcoût, nous avons fait le choix de ne pas augmenter les impôts. Le différentiel de 8 € est ainsi financé par le budget communal, soit 1,6 millions d’euros par an », explique le maire. Alors pour financer le budget cantine, la mairie compte chaque euro. Résultat : 1 million d’euros d’économie par an. Un arbitrage qui se fait sur des dépenses de fonctionnement. « Et puis, la chasse aux économies est devenue notre sport favori », lance fièrement James Chéron.

Danièle Licata

Source : RCL


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