La région Île-de-France va diminuer ses aides aux lycées privés à la rentrée 2013

Publié le 29 juin 2012 à 0h00 - par

La région Île-de-France va diminuer ses aides aux lycées privés, décision qui prendra effet à la rentrée 2013 avec l’arrêt de la prise en charge de la gratuité des manuels scolaires, en revenant à ce que lui impose « strictement la loi », a indiqué vendredi 29 juin Henriette Zoughebi, vice-présidente en charge des lycées.

La région Île-de-France va diminuer ses aides aux lycées privés à la rentrée 2013

Cette délibération a été adoptée en séance plénière de l’Assemblée régionale jeudi 28 juin 2012 en fin de soirée avec la plupart des voix des groupes de la majorité de gauche (PS, EELV, FG, MRC), l’UMP francilienne (groupe Mouvement populaire) votant contre, tandis que l’Ares (centre), le Front de gauche et Alternatifs et le PRG-MUP s’abstenaient. « La région a décidé de revenir à ce qui était obligatoire par la loi vis-à-vis des lycées privés. Ce sera la loi, toute la loi, mais strictement la loi, sans volonté de brimade ou de guerre scolaire », a affirmé Mme Zoughebi (FG) à l’AFP. « Mais nous entendons aussi réaffirmer notre priorité à l’enseignement public dans un contexte qui lui est très difficile « , a-t-elle assumé, rappelant que « le privé compte 10 % de boursiers quand le public en compte 30 % ».

Concrètement, ce retour à la lettre de la loi, passe par un rattrapage d’une dotation dite « forfait d’externat » qui va passer de 42 à 61 millions d’euros après avoir été gelée depuis 2008. Mais la région supprime son aide à la gratuité des manuels scolaires (5 millions d’euros) à partir de la rentrée 2013 afin « d’assurer à cette rentrée 2012 la fin du renouvellement des livres en raison des modifications de programme », a détaillé la vice-présidente.

« Globalement donc en 2013, ce sera une baisse d’intervention de la région », a-t-elle résumé. « Nous n’avons pas voulu faire cela brutalement », a insisté Mme Zoughebi, ajoutant que le forfait d’externat « pouvait être utilisé librement par les lycées privés qui décident de leurs aides sociales » et pourraient donc prendre à leur charge les livres. D’autant que « ce sera de l’entretien et non l’achat de nouvelles collections, donc pas le même coût », a-t-elle fait valoir. L’UMP a vivement dénoncé cette « baisse très significative » des aides régionales parlant de « déclaration de guerre aux lycées privés. Elle rappelle que 90 000 lycéens étudient dans ces lycées sous contrat avec l’État. Pour les élus de l’opposition, « cette délibération augure, à terme, un désengagement total de la région à l’égard du privé ». Eddie Aït, président du groupe PRG-MUP s’est inscrit en faux, rappelant « l’augmentation du forfait d’externat et le maintien de 8,3 millions d’euros en investissement ». Ces crédits au-delà du strict respect de la loi ont justifié l’abstention de son groupe (comme de celui du FD et A) sur cette délibération estimant, malgré des « avancées », que la région en faisait « encore trop ».

 

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