Les médiateurs, une solution efficace pour améliorer l’accès à l’école des enfants des bidonvilles

Publié le 26 juin 2023 à 8h00 - par

La scolarisation des enfants vivant en bidonville, traditionnellement très faible, a plus que doublé depuis le déploiement en 2020 d’un réseau de 40 médiateurs, chargés d’aller à la rencontre des familles, selon un bilan rendu public jeudi 22 juin 2023.

Les médiateurs, une solution efficace pour améliorer l'accès à l'école des enfants des bidonvilles
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Sur les quelque 7 000 enfants résidant en squats ou bidonvilles – des Roms en grande majorité -, seuls 1 430 étaient scolarisés en 2019. Mais ce nombre a grimpé à 3 202 pendant l’année scolaire 2021-2022, après le déploiement de ces médiateurs dans 15 départements, a souligné la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), qui pilote ce programme, lors d’une conférence organisée jeudi 22 juin 2023 à  Paris pour en dresser un premier bilan.

Mures, 15 ans, en classe de 3e à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a raconté comment le médiateur le « pousse pour aller à l’école » : « Il me prépare le matériel, le cartable et tout ça », a raconté l’adolescent, qui a longtemps vécu dans un bidonville à Montreuil.

La mission des médiateurs est d’aller à la rencontre de parents qui souvent « n’ont jamais été eux-mêmes à l’école, ils ne savent pas ce que c’est, il faut leur expliquer », a déclaré de son côté l’un de ces travailleurs sociaux, Nicolas Bonnaire, qui intervient en Seine-Saint-Denis pour le compte de l’association « L’école enchantiée ». Les médiateurs peuvent également aider aux devoirs, et facilitent les relations avec l’équipe éducative.

Ce travail est d’autant plus délicat que beaucoup de familles ne sont pas francophones et qu’elles vivent dans une telle précarité qu’elles ont « du mal à mettre la scolarité de leurs enfants au premier plan », a-t-il observé.

L’enjeu est de faire comprendre aux enfants et aux familles que « l’école est une obligation », a rappelé Manuel Demougeot, chargé de la résorption des bidonvilles au sein de la Dihal. Cependant, « quand vous habitez loin de l’école, que vous ne pouvez pas vous laver, que vous n’avez pas de quoi payer la cantine, et qu’on vous met à l’écart parce que vous êtes Rom, c’est compliqué », a-t-il énuméré.

Les promoteurs du programme, baptisé « Toutes et tous à l’école ! », espèrent obtenir du Gouvernement une hausse de son budget pour les années à venir. Cela pourrait permettre de passer d’une quarantaine à une soixantaine de médiateurs dans toute la France, « si on arrive à les recruter », a pointé M. Demougeot.

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