Plan de lutte contre le décrochage scolaire

Publié le 4 décembre 2012 à 0h00 - par

Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon a annoncé mardi qu’il souhaitait donner en 2013 une formation à 20 000 jeunes sortis du système scolaire, jugeant « raisonnable » de parvenir à un objectif de 70 000 à la fin du quinquennat.

« Aujourd’hui, on est capable de raccrocher 9 500 » jeunes sortis du système scolaire et « je souhaiterais que nous passions à 20 000 » en 2013, a-t-il dit sur RTL. « Vous savez que l’objectif du président de la République est qu’on diminue par deux (le nombre de décrocheurs), c’est-à-dire qu’il faudrait arriver à 70 000 à la fin du quinquennat. C’est un objectif raisonnable. » Le ministre devait annoncer dans la matinée, lors d’un séminaire, un plan de lutte contre le décrochage scolaire, un fléau qui touche chaque année 140 000 jeunes. Ces jeunes quittent le système scolaire sans diplôme ou qualification et sont majoritairement issus de milieux populaires, orientés dans des filières professionnelles sans l’avoir choisi. « C’est 20 à 25 % de notre jeunesse, toujours les mêmes, ceux qui viennent déjà des milieux les plus difficiles, qui se retrouvent sans formation et, dans un pays où le diplôme fait l’emploi, sans emploi et dans la pauvreté », a dit le ministre. « Nous savons identifier (ces décrocheurs). Le gouvernement précédent, la droite, je lui rends hommage, a mis en place des plates-formes, 360, qui permettent d’identifier ces décrocheurs », a-t-il ajouté.

Il faut maintenant « raccrocher » ces jeunes en leur offrant une formation grâce à « une mobilisation générale », a poursuivi le ministre, qui a remercié les acteurs impliqués, notamment l’Agence du service civique et l’Onisep. « Chaque jeune pourra avoir sur son mobile une carte géolocalisée des offres de formation car les gens ne savent pas ce qui est offert aujourd’hui, y compris dans le système éducatif », a-t-il poursuivi. « On le fait avec les moyens de l’Éducation nationale, la mobilisation des régions. Nous n’avons pas besoin d’argent », a encore dit M. Peillon.

Le ministre a lancé un appel aux entreprises. « Nos collectivités locales investissent 25 % de la dépense d’éducation, l’État (investit) considérablement, les familles de plus en plus. Ce qui manque à l’appel, ce sont les entreprises », pour développer la formation en alternance, a-t-il dit. « Il faut qu’on ajuste mieux les formations de l’Éducation nationale avec les métiers », a dit M. Peillon, en rappelant que 700 diplômes sont dispensés et que « 600 000 places dans les entreprises ne trouvent pas de jeunes ». « Le précédent gouvernement avait fixé à 800 000 le nombre de formations en alternance à atteindre, nous sommes à un peu plus de 400 000 », a-t-il dit. M. Peillon a annoncé qu’il installerait, « c’est une première historique, un comité économie-emploi avec tous les représentants des entreprises ».

Il a déploré aussi que « la moitié de nos décrocheurs (soient) des jeunes qui ont une orientation subie ». « Un parcours d’orientation et d’information à partir de la 6e pour dire les métiers qui existent et les parcours qui permettent d’y arriver » est prévu dans le projet de loi d’orientation et de programmation, a-t-il dit.

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