Prix de l’énergie : « on va droit dans le mur », avertissent les maires d’Île-de-France

Publié le 12 octobre 2022 à 10h08 - par

Les maires d’Île-de-France ont averti mardi 11 octobre 2022 que la hausse des coûts de l’énergie allait conduire les finances locales « droit dans le mur » en 2023 et réclamé la mise en place urgente d’un bouclier tarifaire pour les collectivités.

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Citant le cas d’une commune dont la facture d’énergie va passer de 1 million d’euros en 2022 à 4,3 millions en 2023, le président de l’Association des maires d’Île-de-France (Amif) Stéphane Beaudet a dénoncé devant la presse « une explosion des coûts à laquelle le Gouvernement ne répond pas », dans un contexte de « baisse drastique des aides de l’État depuis dix ans ». Selon les élus franciliens, leur seule marge de manœuvre reste l’augmentation de la taxe foncière mais ils jugent cette dernière « notoirement insuffisante » pour couvrir l’inflation des coûts, d’autant qu’une partie de la population n’y est pas assujettie.

Pour répondre aux inquiétudes, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé vendredi 7 octobre 2022 une hausse de 320 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour l’année prochaine. L’exécutif a également décidé de permettre aux collectivités de demander un acompte sur le « filet de sécurité » annoncé cet été.

« Ce filet ne vaut rien, la moitié des communes sont incapables de savoir si elles y ont droit ou pas et elles ne pourront le savoir qu’en juillet 2023, lorsqu’elles auront leurs comptes administratifs », a réagi Jean-Philippe Dugoin-Clément, premier vice-président de l’Amif, qui prévoit déjà des « démissions d’élus » ou des budgets « qui ne seront pas votés ».

« Cela fait quinze ans que je suis maire et c’est la première fois que je n’ai aucune idée de la façon dont je vais pouvoir boucler mon budget », a déploré Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine (Essonne), qui anticipe une hausse « de 500 % » de la facture de gaz de sa commune. Parmi les services publics menacés, les élus ont cité celui de la petite enfance, avec des ajustements possibles « sur les berceaux de crèche », mais aussi le périscolaire, ainsi que les équipements culturels et sportifs.

« Aujourd’hui, réduire les dépenses ça veut dire réduire les services publics : on est en train de voir où on peut ne pas chauffer », a confié Françoise Lecoufle, maire de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).

Autre conséquence redoutée par les maires franciliens, l’arrêt contraint des investissements. « On ne va plus investir alors qu’on n’a jamais eu autant besoin de le faire au regard de l’urgence climatique et des coûts de l’énergie », a souligné M. Colas.

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