Charente-Maritime : la « beunèze », nouvelle monnaie locale, entre en circulation

Publié le 20 mai 2015 à 8h17 - par

La « beunèze », une nouvelle monnaie locale dont la valeur est alignée sur celle de l’euro, est entrée en circulation cette semaine en Saintonge, dans le sud de la Charente-Maritime.

Charente-Maritime : la "beunèze", nouvelle monnaie locale, entre en circulation

Cette monnaie tire son nom du poète et « barde » saintongeais Évariste Poitevin, dit Goulebenèze (1877–1952), qui ne s’exprimait qu’en patois. En patois saintongeais, beunèze signifie « bien », « à l’aise ».

Grâce à cette monnaie « complémentaire », chaque adhérent du « Comité beunèze » peut participer à l’économie locale en achetant des produits de consommation courante ou des services auprès d’une dizaine de commerçants, artisans et entreprises installés à Saintes ou dans son agglomération.

Depuis dimanche, des coupons – le terme « billet » est réservé à la Banque de France – de 1, 2, 5, 10 et 20 beunèzes s’échangent donc auprès d’un boulanger, d’un garagiste, d’un informaticien, de bars ou encore d’un agriculteur, etc.

Seule contrainte : les commerçants ont interdiction de rendre de la monnaie en euro sur une transaction effectuée en beunèze. Autrement dit, pour acheter une baguette de pain à 1,05 euro, l’usager devra donner un coupon de « 1 beunèze » et compléter son paiement avec cinq centimes d’euro.

Un millier de beunèzes sont déjà en circulation auprès d’une cinquantaine d’usagers, et les initiateurs du projet espèrent atteindre 5 000 beunèzes d’ici six mois. Au total, 15 000 beunèzes ont été imprimées.

Pour se procurer cette monnaie locale, il suffit de se rendre dans un des « comptoirs » mis en place par le Comité et d’échanger des euros contre autant de beunèzes. On peut également y convertir des beunèzes en euros.

« Nous avons créé cette monnaie avec l’idée de dynamiser l’économie locale et pour que les citoyens, qu’ils soient usagers ou professionnels, aient une idée des compétences présentes près de chez eux », rappelle le président du Comité beunèze, Alexandre Mourozeau. « Pour moi cette monnaie sert d’outil pour référencer toutes les compétences du territoire et pour constituer un réseau économique. »

Une trentaine de ces « monnaies locales complémentaires » sont déjà en circulation dans différentes régions de France et leurs promoteurs se retrouvent ce week-end à Bidart (Pyrénées-Atlantiques) dans le cadre des 11e journées du réseau.

 

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